Paris (awp/afp) - Les actionnaires du géant hôtelier AccorHotels ont approuvé vendredi à la quasi-unanimité la cession de 55% d'AccorInvest, son entité regroupant ses activités immobilières, à un groupe d'investisseurs comprenant des fonds souverains saoudien et singapourien.

Grâce à cette opération, AccorHotels va bénéficier d'un apport de liquidités brut de 4,4 milliards d'euros, qu'il souhaite mettre à profit pour des acquisitions, ainsi que le rachat de 1,35 milliard d'euros d'actions, soit 10% de la capitalisation boursière d'AccorHotels.

La cession du pôle immobilier devrait être finalisée avant la fin du deuxième trimestre 2018.

Le groupe d'acquéreurs comprend les fonds souverains singapourien (GIC) et saoudien (PIF), des investisseurs institutionnels comme Crédit Agricole Assurances, l'américain Colony NorthStar ou encore le gestionnaire d'actifs français Amundi.

Vendredi, les actionnaires du groupe, réunis en assemblée générale ont approuvé à 99,89% la dixième résolution qui portait sur la cession de ce pôle immobilier à des tiers.

"Beaucoup de gens se sont dits que AccorHotels devient asset-light (favorisant les contrats de gestion, NDLR) et l'immobilier ne l'intéresse plus, c'est complètement idiot et faux : on a donné la même priorité, la même ambition, le même courage sur nos marques comme sur l'immobilier depuis 4 ans", a assuré le PDG du leader européen de l'hôtellerie Sébastien Bazin, lors de cette réunion.

Interrogé par un représentant du comité consultatif des actionnaires sur les 4,4 milliards d'euros dégagés "pouvant servir à augmenter le dividende", M. Bazin a dit "qu'il y a beaucoup d'opportunité d'investir, de rendre l'argent aux actionnaires, de se désendetter ou de garder l'argent en espèce sur le bilan".

"On a déjà décidé que AccorHotels ne va pas utiliser cet argent pour se désendetter, ni de le garder en espèce", a expliqué le PDG en poste depuis août 2013.

"Ca a été compliqué, on a discuté longtemps au sein du conseil d'administration et on a convenu de choisir le rachat d'actions", a poursuivi M. Bazin.

"Nous pensons que les résultats de ce groupe vont probablement doubler dans les cinq prochaines années, nous sommes en capacité d'assurer le doublement du résultat d'exploitation qui ira probablement au delà d'un milliard, et donc à un multiple égal, le cours de l'action devrait pas loin de doubler sur 5 ans", a-t-il dit pour justifier ce choix.

Par ailleurs, "il n'est pas opportun d'augmenter le dividende car ceux qui en bénéficient sont souvent ceux qui vendent leur action au lendemain du dividende et n'accompagnent pas la société sur le moyen et le long terme alors qu'elle en a besoin", a poursuivi le patron du groupe.

afp/rp