A l'issue de l'opération, Kering conserverait environ 16% des actions Puma en circulation - contre 86,3% actuellement -, tandis qu'Artémis, la holding d'investissement de la famille Pinault (40,9% du capital de Kering) deviendrait "un actionnaire stratégique de long terme" de Puma avec une participation d'environ 29%.

Le flottant de Puma atteindrait environ 55%, a également précisé Kering dans un communiqué.

Deux sources proches du dossier avaient auparavant déclaré à Reuters que le groupe étudiait diverses possibilités pour Puma, y compris une scission au bénéfice de ses propres actionnaires.

Puma, passé dans le giron de Kering en 2007, a connu plusieurs années difficiles avant que son récent redressement n'ouvre la voie à un désengagement du groupe français.

Les modalités de la distribution en nature d'actions Puma aux actionnaires de Kering sont "en cours de revue" et seront soumises au vote des actionnaires du groupe français au cours de l'assemblée générale du 26 avril.

"Ce projet permettrait à Kering de renforcer son statut de pure player du luxe, avec un niveau de profitabilité accru, positionnant le groupe parmi les meilleurs de son secteur", a souligné le groupe français.

Kering entend ainsi "continuer à faire croître et à développer l'ensemble de ses maisons de luxe dans la couture, la maroquinerie, la joaillerie et l'horlogerie en s'appuyant sur sa génération de cash-flow élevée et sa situation financière solide".

Son PDG, François-Henri Pinault, a également souligné dans le communiqué que le groupe "se consacrerait ainsi entièrement" au luxe.

Kering étudiera toutes les options pour sa marque de sport Volcom, a en outre indiqué son directeur financier, Jean-Marc Duplaix, lors d'une conférence téléphonique.

UNE "VISIBILITÉ ACCRUE" POUR PUMA

Le groupe souligne également que Puma "bénéficierait d'une augmentation de son flottant et d'une visibilité accrue sur les marchés financiers" alors que la société connaît "une dynamique de croissance soutenue de son chiffre d'affaires et une progression de sa profitabilité".

"Nous serions ainsi en mesure de pouvoir continuer à investir pour devenir la marque de sport la plus rapide du monde, créer de la valeur pour nos distributeurs, améliorer la performance des athlètes et enthousiasmer nos consommateurs", s'est réjoui de son côté Bjørn Gulden, directeur général de Puma, dans un communiqué séparé.

A la Bourse à Francfort, l'action Puma a clôturé en recul de 4,38%, le titre réagissant à l'information de Reuters.

Kering a cédé 0,99% à Paris. Le désengagement de Puma était perçu comme potentiellement positif par les analystes.

Sous la direction de Bjørn Gulden, nommé en 2013, Puma s'est recentré sur le sport après avoir vu ses ventes souffrir d'une stratégie davantage orientée vers la mode.

Nettement distancé par Nike et Adidas sur le marché des équipements sportifs, Puma s'est concentré sur les sports les plus populaires tels que le football et la course à pied, misant également sur le marché en croissance des vêtements sportifs féminins en nommant la chanteuse Rihanna en tant que directrice de la création en 2014.

Comme Adidas, le groupe bénéficie également de la bonne santé du marché américain, où les consommateurs s'arrachent ses chaussures rétro au détriment des modèles plus sportifs proposés par Under Armour et Nike.

(Benjamin Mallet et Sarah White, avec Arno Schuetze à Londres et Pamela Barbaglia à Francfort, édité par Dominique Rodriguez)