La deuxième compagnie aérienne allemande, qui emploie plus de 8.000 personnes et perd de l'argent depuis des années, a déposé le bilan le 15 août après la décision de son principal actionnaire, Etihad Airways, de cesser tout soutien financier.

Le gouvernement allemand lui a accordé le mois dernier un prêt de 150 millions d'euros pour qu'elle continuer d'assurer ses vols pendant la durée des discussions puissent se tenir avec d'éventuels repreneurs.

Lufthansa a fait une offre pour une partie de ses activités dont sa filiale Niki, sa division régionale Luftfahrt Gesellschaft Walter (LGW) et 13 avions A320 tandis qu'easyJet a proposé de reprendre 27 à 30 appareils, a dit lundi l'administrateur judiciaire d'Air Berlin, Frank Kebekus. Les discussions doivent se poursuivre jusqu'au 12 octobre.

Ces deux offres, mieux-disantes que celles d'IAG, la maison-mère de British Airways, de Condor, filiale de Thomas Cook, et d'autres investisseurs, présentent les meilleures garanties sur le plan financier et en termes de sauvegarde des emplois, a-t-il ajouté.

Lufthansa a dit qu'il lui faudrait recruter 3.000 nouveaux employés dans le cadre des perspectives de croissance ouvertes par la faillite d'Air Berlin.

Sa filiale à bas coûts Eurowings a relevé lundi ses ambitions d'embauches, disant qu'elle avait désormais plus de 1.000 postes à pourvoir dont de 300 de pilotes, 500 de personnel navigant et plus de 200 de personnel au sol.

L'offre d'easyJet comprend aussi les équipages et les créneaux aéroportuaires associés aux 27 à 30 appareils que la compagnie souhaite reprendre. Il s'agit notamment d'une bonne partie des créneaux et des personnels d'Air Berlin à l'aéroport Tegel de la capitale allemande, a dit Thomas Winkelmann, le président du directoire d'Air Berlin. EasyJet dessert actuellement l'aéroport berlinois de Schönefeld.

Lufthansa propose 200 millions d'euros pour reprendre les actifs d'Air Berlin et 100 millions supplémentaires pour assurer les coûts d'exploitation pendant une phase de transition, a rapporté dimanche une source proche du dossier.

Air Berlin a dit que les parties s'étaient accordées pour ne pas communiquer sur le volet financier des discussions mais que les repreneurs avaient fait des propositions pour financer le plan de vols hivernal de la compagnie à partir de la fin octobre. Elle espère que l'Union européenne donnera son feu vert aux projets de reprise d'ici la fin de l'année.

L'action Lufthansa a terminé en hausse de 0,52% à 23 euros lundi à la Bourse de Francfort après avoir atteint un plus haut depuis début 2001 sur les espoirs de voir la compagnie acquérir certains des meilleurs actifs d'Air Berlin et consolider ainsi sa position en Allemagne.

Alors que le syndicat Verdi avait organisé une manifestation des personnels de la compagnie, l'administrateur judiciaire a redit qu'il était capital que ses activités se poursuivent pour que les discussions puissent aboutir.

Air Berlin a toutefois dû annoncer lundi l'interruption de vols longue distance à compter du 15 octobre après le rappel d'appareils par des bailleurs. La compagnie va aussi cesser ses vols entre Munich et Hambourg et entre Munich et Cologne/Bonn à compter de vendredi et prévenu que d'autres dessertes suivraient.

(Victoria Bryan et Klaus Lauer, Catherine Mallebay-Vacqueur et Marc Joanny pour le service français, édité par Véronique Tison)