À Paris, le CAC 40 a terminé en repli de 0,64% (-32,7 points) à 5.114,15 points. Le Footsie britannique a perdu 0,86% et le Dax allemand 0,31%. A Madrid, l'Ibex a reculé de 0,56%.

L'indice EuroStoxx 50 a cédé 0,46%, le FTSEurofirst 300 0,73% et le Stoxx 600 0,71%.

Sur la semaine, le Stoxx 600 a toutefois gagné 0,55% et le CAC 1,05%.

Au moment de la clôture européenne, Wall Street évoluait proche de l'équilibre, au-dessus de ses plus bas du jour.

Les investisseurs optent pour la prudence face aux multiples polémiques qui entourent Donald Trump, mettant à mal les espoirs de réformes qui ont contribué à la hausse des marchés actions depuis son élection.

Le président américain a répondu avec virulence à ceux qui, jusque dans son camp, critiquent ses déclarations après la mort d'une militante lors d'un rassemblement antiraciste en Virginie tout en prenant ouvertement la défense des symboles sudistes.

Les marchés avaient déjà été refroidis mercredi par la dissolution de deux comités consultatifs réunissant des grands patrons américains, ainsi que par des rumeurs évoquant une possible démission de Gary Cohn, le principal conseiller économique de Donald Trump.

"Il y a une perte de confiance en la capacité de Trump à mettre en place son agenda économique. Nous n'avons pas insisté, jusqu'à présent, sur sa baisse de soutien comme un élément de marché car sa base politique tenait. Mais il y a désormais des signes de fissures", déclare Mark Chandler de Brown Brothers Harriman.

Pour Tangi le Liboux, stratège marchés chez Aurel BGC, "il ne faut pas écarter la possibilité que les conséquences de la communication dramatique post-Charlottesville servent de prétexte à une correction des marchés américains".

Dans ce contexte, le dollar, déjà fragilisé par l'inquiétude des responsables affichée par certains responsables de la Réserve fédérale face à la faiblesse de l'inflation, recule de 0,1% face à un panier de devises de référence.

Face au yen, valeur refuge traditionnelle, le billet vert perd 0,19% après être tombé à son plus bas niveau depuis quatre mois. L'euro, lui, gagne 0,2% à 1,1745 dollar.

L'aversion au risque profite aussi à l'or, qui a touché un plus haut de neuf mois à plus de 1.300 dollars l'once et se traduit par une baisse des rendements obligataires, celui de l'emprunt américain à 10 ans étant temporairement revenu au plus bas depuis le 27 juin à 2,162%, après avoir enfoncé la résistance technique de 2,182%, selon les données Reuters.

Le rendement allemand de même échéance perd deux points de base. à 0,416%.

L'actualité européenne, dominée par les attaques de Barcelone et de Cambrils qui ont fait au moins 14 victimes jeudi et vendredi, favorise également l'aversion pour le risque.

La police catalane a lancé une vaste opération antiterroriste après avoir abattu cinq suspects à Cambrils, à 120 km au sud de Barcelone, touchée quelques heures plus tôt par une attaque à la fourgonnette revendiquée par l'Etat islamique.

L'indice de volatilité de l'EuroStoxx 50 gagne plus de 14%, à un pic d'une semaine et celui du CAC 40 s'envole de plus de 20%.

Le compartiment du tourisme et des loisirs (-1,46%) a souffert après l'attaque terroriste à Barcelone, les compagnies aériennes étant particulièrement en ligne de mire.

"Comme nous l'avons vu au cours des deux dernières années en Europe, ce genre d'atrocités affecte le secteur du tourisme et les bénéfices des compagnies aériennes", explique Neil Wilson, analyste chez ETX Capital.

A Paris, Air France-KLM a perdu 1,59%. Ailleurs en Europe, Easyjet, Ryanair et IAG ont cédé entre 0,85% et 2%.

En tête du Stoxx 600, le titre du fabricant allemand de génériques Stada a bondi de 13,18% en réaction à l'annonce du succès de l'offre d'achat améliorée des fonds Bain Capital et Cinven, après des mois d'incertitudes.

(Laetitia Volga, édité par Marc Angrand)