Le groupe d'aérospatiale et de défense fait état dans un communiqué d'un recul de 52% de l'Ebit ajusté du premier trimestre à 240 millions d'euros, à comparer aux 344 millions du consensus réalisé pour Reuters par Inquiry Financial, soit une marge d'Ebit réduite à 1,8% contre 4,1%.

Le titre a ouvert en repli de 1,9% à 72,68 euros, accusant ainsi la plus forte baisse de l'indice CAC 40 (-0,31%).

L'Ebit du pôle d'avions commerciaux a chuté de 31%, tandis que la division hélicoptères est passée dans le rouge, avec une perte d'exploitation de deux millions.

Bernstein souligne dans une note que les marges des deux divisions sont inférieures aux attentes.

Mais l'intermédiaire, comme Jefferies, mettent en avant le fait que la montée en cadence de l'A350, le programme le plus surveillé d'Airbus, se déroule toujours comme prévu, en vue d'un rythme de dix avions produits par mois fin 2018.

"Les perturbations résiduelles de la chaîne d'approvisionnement commencent à se résorber", précise Airbus dans un communiqué, tout en soulignant que la situation reste "tendue".

TRIMESTRE "DIFFICILE" SUR L'A320NEO

C'est sur l'A320neo, version remotorisée de son monocouloir vedette, qu'Airbus a connu un trimestre "difficile" en raison des difficultés de l'un des deux moteurs au choix, le GTF de Pratt & Whitney (groupe United Technologies), selon les mots de son directeur financier Harald Wilhelm.

"Clairement ce qu'on attend, ce que nos clients attendent, c'est une performance, qui n'est pour l'instant pas satisfaisante", a-t-il déclaré à des journalistes.

Airbus confirme cependant son objectif de tripler ses livraisons d'A320neo cette année par rapport à 2016, pour atteindre environ 200 unités, répartis à peu près à égalité entre le GTF de Pratt & Whitney et le LEAP de CFM International, coentreprise entre Safran et General Electric.

Harald Wilhelm a souligné qu'il ne voyait pas de détérioration supplémentaire des prix en plus des effets déjà annoncés liés à la transition vers les versions remotorisées de l'A320 et de l'A330.

Au total, Airbus devrait livrer plus de 720 avions cette année, a-t-il ajouté.

Les prises de commandes d'avions commerciaux d'Airbus ont chuté en valeur de 73,3% au premier trimestre, une évolution anticipée par le groupe.

Le chiffre d'affaires progresse de 7% à 12,988 milliards d'euros, légèrement au-dessus du consensus (12,857 milliards), mais recule de 17% en excluant les activités de défense cédées.

La vente du pôle d'électronique de défense apporte une plus-value nette de 560 millions d'euros, mais devrait réduire l'Ebit ajusté et le flux de trésorerie disponible avant fusions et acquisitions et financements-clients d'environ 150 millions d’euros, et le BPA ajusté d’environ 14 centimes, prévient Airbus.

Le groupe confirme par ailleurs ses objectifs 2017, comme la croissance de quelques points de pourcentage de l'Ebit ajusté et du BPA avant fusions et acquisitions.

(Cyril Altmeyer et Tim Hepher, édité par Jean-Michel Bélot)

par Cyril Altmeyer et Tim Hepher