De la gestion d'actifs aux banques de proximité en France ou en Italie, en passant par les services financiers spécialisés ou les activités de marchés, toutes les divisions ont augmenté leurs bénéfices.

Le résultat net part du groupe bondit de 16,6% à 1,350 milliard d'euros, soit bien au-delà du consensus Inquiry Reuters qui s'établissait à 1,042 milliard.

Les autres indicateurs clés de CASA, le produit net bancaire, le coût du risque et les charges d'exploitation, sont aussi meilleurs que les prévisions des analystes interrogés pour Reuters.

"L'activité de tous les métiers accélère et se traduit par une bonne progression des revenus et du résultat, amplifiée par la très bonne maîtrise des charges et du risque", a commenté le directeur général de la structure cotée du groupe bancaire mutualiste.

"La solidité financière est encore renforcée grâce à la rentabilité et la gestion prudente du capital", a ajouté Philippe Brassac, alors que le ratio de solvabilité Common Equity Tier 1 (CET1) a grimpé de 55 points de base à 12,4% sur le trimestre.

Ce ratio devrait néanmoins retomber à 11,7% après l'intégration dans les comptes du troisième trimestre de l'acquisition du gérant d'actifs Pioneer par sa filiale de gestion d'actifs Amundi.

LCL, La banque de détail française pour laquelle le groupe a consenti de lourds efforts afin d'améliorer la rentabilité de ses financements, a signé une performance commerciale dynamique avec une hausse sur un an de 10,6% de ses encours pour les crédits à l’habitat et de 11,9% pour les crédits aux professionnels et aux entreprises.

Alors que la faiblesse persistante des taux d'intérêt rogne les revenus et les profits en France et dans la zone euro, LCL voit sur un an son résultat net part du groupe passer de 82 à 186 millions d'euros grâce notamment à ses efforts de réduction de coûts et d'économies.

Le pôle grande clientèle, qui comprend les activités de marchés, a vu son résultat net part du groupe passer de 363 millions d'euros à 431 millions sur un an.

Outre l'opérationnel, la progression des indicateurs s'explique aussi en partie par les charges consenties l'année dernière par CASA pour l'opération Eurêka, une transaction intra-groupe de 18 milliards d'euros par laquelle les 39 caisses régionales du groupe ont racheté la part de 25% que CASA détenait chez ces dernières.

PRISE DE PROFITS

La vente d'une participation dans la société d'investissement Eurazeo a aussi eu un impact positif de 107 millions d'euros sur le résultat net. Cet élément exceptionnel "flatte" quelque peu les résultats de la banque, a estimé un trader.

Malgré des résultats revendiqués par la banque comme les meilleurs depuis 2011, l'accueil du marché a été plutôt froid.

A 10h45, l'action CASA était en retrait d'environ 0,6%, deux fois plus que le recul enregistré par le CAC 40 et l'indice européen des banques.

"Il n'y a rien de particulièrement mauvais dans ces chiffres", a commenté Terry Torrison, directeur chez le courtier McLaren Securities, ajoutant néanmoins que les fondamentaux ne se sont pas révélés non plus extraordinaires.

"Vous devez vous rappeler que l'action a eu une très belle performance, donc il y a aussi un peu de prises de profits derrière la baisse du cours aujourd'hui."

Pour Jérôme Legras, de la société de gestion Axiom AI, "le titre est un des gros 'performers' de l'année et se traite avec une prime sur BNP, donc les résultats moyens en retail (banque de détail) peuvent suffire à provoquer une baisse".

Sur l'année et avant l'ouverture de la Bourse de Paris jeudi, CASA affichait de loin la meilleure performance boursière avec une hausse d'environ 25%, devant Natixis (16%), BNP Paribas (+10%) et Société générale qui progressait seulement de 3%.

CASA est la dernière des grandes banques cotées françaises à publier ses résultats du deuxième trimestre, des chiffres plutôt bien accueillis pour BNP Paribas et Natixis en raison des performances de leurs activités de marchés.

Société générale a en revanche été sanctionnée en Bourse mercredi pour, à l'inverse, avoir fait état sur ce front des résultats jugés moins bons par les investisseurs.

(Avec Sudip Kar-Gupta à Paris et Helen Reid à Londres, édité par Dominique Rodriguez)

par Julien Ponthus et Maya Nikolaeva