L'indice Dow Jones a perdu 108,75 points, soit 0,61%, à 17.840,62. Le Standard & Poor's-500 a cédé 14,40 points (-0,68%) à 2.088,55 et le Nasdaq Composite a reculé de 39,67 points (-0,82%) à 4.822,90.

Les marchés américains étaient fermés lundi, jour de la fête nationale aux Etats-Unis, après avoir enregistré la semaine dernière leur meilleure performance hebdomadaire depuis le début de l'année.

Sur le marché pétrolier, le baril a fini la journée en baisse de plus de 4,5%, sous 47 dollars. Dans son sillage, les poids lourds américains du secteur que sont Exxon Mobil et Chevron ont cédé respectivement 0,87% et 0,56%. L'indice S&P de l'énergie affiche la plus mauvaise performance sectorielle du jour avec un repli de 1,89%.

L'annonce peu après l'ouverture d'une baisse de 1% des commandes à l'industrie en mai, après deux mois de hausse et alors que le consensus Reuters les donnait en recul plus limité de 0,9%, a également pesé sur la tendance.

Au-delà de la conjoncture aux Etats-Unis, les investisseurs sont de plus en plus préoccupés par les risques qui pèsent sur la croissance mondiale: après le vote britannique en faveur d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, l'indice PMI composite Caixin-Markit en Chine est tombé à son plus bas niveau en quatre ans et la santé du secteur bancaire italien continue d'alimenter les spéculations.

LES FINANCIÈRES CONTINUENT DE SOUFFRIR

Ces multiples signaux d'alarme ont d'ailleurs favorisé la poursuite du repli sur le marché obligataire, faisant tomber les rendements des Treasuries à de nouveaux plus bas historiques, à 1,377% pour le dix ans et 2,141% pour le 30 ans.

"Après un rebond d'une ampleur surprenante la semaine dernière, je crois qu'on est repassé en mode d'aversion au risque aujourd'hui, avec le sentiment désagréable que tout ne se passe pas si bien que ça pour ce qui est du Brexit", a commenté Jeffrey Carbone, associé senior de Cornerstone Financial Partners.

Le S&P-500 a effacé une partie de ses pertes après l'annonce par le directeur du FBI, James Comey, qu'il n'y avait pas lieu d'engager des poursuites contre Hillary Clinton dans le dossier sur l'usage de serveurs privés de messagerie lorsqu'elle dirigeait la diplomatie américaine.

Aux valeurs, les financières ont une nouvelle fois souffert des craintes pour l'économie et le système financier et de l'anticipation d'un statu quo de la Fed jusqu'à la fin de l'année: JPMorgan, plus forte baisse du Dow, a perdu 2,79%, Goldman Sachs 2,56% et American Express 2,71%.

Le président de la Fed de New York, William Dudley, a estimé mardi que la banque centrale pouvait se permettre d'être patiente en matière de relèvement des taux d'intérêt en raison de la faiblesse de l'inflation et des incertitudes qui pèsent sur les perspectives économiques aux Etats-Unis.

LE DOLLAR MONTE, LA LIVRE À DE NOUVEAUX PLUS BAS

"Le Brexit est un frein à l'activité économique et c'est mauvais pour les banques", explique Brian Battle, directeur du trading de Performance Trust Capital Partners. "Les taux d'intérêt bas sont terribles pour les financières, particulièrement pour les banques."

Tesla a cédé 1,16% après l'annonce de livraisons de voitures inférieures à ses objectifs pour le deuxième trimestre consécutif.

Apple a abandonné 0,86%. Citigroup a abaissé ses estimations de bénéfices pour le troisième et le quatrième trimestre pour intégrer une probable baisse de la demande liée à l'incertitude post-Brexit, à la volatilité des devises et à l'allongement des cycles de remplacement des produits.

A la hausse, Medivation a gagné 2,73% après les informations de Reuters sur l'ouverture de discussions avec Sanofi en vue d'une offre améliorée de ce dernier. Les deux groupes ont confirmé ces informations peu après la clôture.

Netflix a pris 1,28% après la signature d'un accord de distribution avec le géant de la télévision par câble Comcast.

Environ 6,9 milliards d'actions ont été échangées sur les différentes places américaines, contre 7,7 milliards en moyenne sur les 20 séances précédentes.

Sur le marché des changes, le dollar a gagné du terrain contre les autres grandes devises à l'exception du yen, toujours favorisé par la recherche de valeurs refuges. Face à l'euro, le billet vert se traitait autour de 1,1075 en fin de journée.

Mais la séance a surtout été marquée par la faiblesse de la livre sterling, qui a inscrit un nouveau plus bas de 31 ans contre le dollar et de deux ans et demi contre l'euro.

(avec Yashaswini Swamynathan et Tanya Agrawal à Bangalore; Marc Angrand pour le service français)

par Marcus E. Howard