Le groupe n'a pas donné de prévisions chiffrées, mais il a réaffirmé qu'il s'attendait pour cette année à une augmentation de 1,5% à 2,5% de la consommation apparente d'acier dans le monde, une mesure qui prend en compte les variations de stocks.

La sidérurgie, qui pèse environ 750 milliards d'euros, est un baromètre de la santé de l'économie mondiale.

ArcelorMittal a souligné que la demande d'acier pour le BPT et les machines devrait augmenter cette année dans le contexte actuel de croissance aux Etats-Unis et en Europe, et de sortie de récession au Brésil, un autre de ses grands marchés.

L'écart entre le prix de l'acier et les cours de ses matières premières est sain, a ajouté le groupe.

"Les perspectives pour 2018 se sont renforcées au fur et à mesure que l'année avançait, grâce à une combinaison de demande croissante et de réformes du côté de l'offre qui ont permis une augmentation des taux d'utilisation des capacités, et des écarts (de prix) équilibrés par rapport au fer au niveau mondial", a déclaré le directeur général Lakshmi Mittal dans un communiqué.

Au premier trimestre, l'excédent brut d'exploitation (EBE, Ebitda) a progressé de 13% à 2,51 milliards de dollars (2,11 milliards d'euros), dépassant la prévision moyenne de 2,33 milliard de dollars des 10 analystes interrogés par Reuters.

L'action ArcelorMittal a atteint un pic de quatre ans à 30,76 euros dans la matinée et gagne encore 2,18% à 30,21 euros à la mi-séance, ce qui place le sidérurgiste parmi les plus fortes hausses de l'indice paneuropéen FTSEurofirst.

AMÉLIORATION DE SEMAINE EN SEMAINE

L'analyste de Commerzbank, Ingo Martin Schachel, note que les résultats sont bons à tous les niveaux, grâce surtout à une hausse des marges bénéficiaires, ses usines tournant à pleine capacité avec la réduction des capacités en Europe et Amérique du Nord et les mesures de protection déjà mises en place.

"Le premier trimestre était meilleur que prévu et l'environnement de marché pour les deuxième et troisième trimestres est meilleur que ce que nous imaginions au début de l'année. Il s'améliore presque de semaine en semaine", dit-il.

ArcelorMittal a précisé que le prix de vente moyen de l'acier était supérieur de 18,2% à celui du premier trimestre 2017, avec des livraisons en hausse de 1,4%.

Les livraisons de minerai de fer, dont le groupe produit 50 millions de tonnes par an, ont de leur côté augmenté de 5,5%, tandis que les cours ont baissé de 13,1%.

Le sidérurgiste a exprimé son soutien à des mesures de protection contre les importations à bas prix, tant aux Etats-Unis qu'en Europe, où se situe le gros de ses activités.

"Une solution globale vis-à-vis des importations inéquitables dans le monde est nécessaire", a dit ArcelorMittal en relation avec les mesures prises en Europe et aux Etats-Unis, dont les droits de douanes de 25% imposés depuis le 23 mars par le président Donald Trump, avec certaines dérogations temporaires, notamment pour l'acier de l'Union européenne.

La cible principale de ces mesures a été la Chine, premier consommateur et premier producteur mondial d'acier, ce qui en fait un baromètre important du secteur, bien qu'ArcelorMittal lui-même n'ait aucune exposition directe au marché chinois.

Les exportations d'acier chinoises ont baissé au début de l'année avec l'augmentation de la demande intérieure et les efforts de la Chine de réduire ses capacités de production pour lutter contre la pollution. Elle ont cependant rebondi fortement en avril malgré les tarifs douaniers imposés américains.

(Juliette Rouillon pour le service français)

par Philip Blenkinsop