Milan (awp/afp) - L'assureur italien Generali s'est dit "très confiant dans le futur" après avoir publié jeudi des résultats 2017 meilleurs qu'attendu, maintenant le cap de la stratégie menée depuis deux ans.

Philippe Donnet, arrivé en mars 2016 à la tête du groupe, s'est dit "particulièrement orgueilleux de ces résultats", qu'il a qualifiés d'"excellents".

Les investisseurs étaient à l'unisson: à la Bourse de Milan, le titre réalisait la meilleure performance du FTSE Mib, gagnant à l'ouverture 1,73% à 15,58 euros, dans un marché en hausse de 0,37%.

Le troisième assureur européen a vu l'an passé son bénéfice net progresser de 1,4%, à 2,1 milliards d'euros, un chiffre légèrement supérieur aux attentes. Les analystes tablaient sur 1,968 milliard, selon le consensus fourni par la banque.

Le bénéfice opérationnel a atteint pour sa part un niveau historique, à 4,89 milliards d'euros, un chiffre là aussi au-dessus des attentes (4,857 milliards), grâce à une progression de 2,3%.

Le taux de rentabilité annualisé des capitaux propres (ROE) s'élève à 13,4%, contre 13,2% fin septembre, en ligne avec les objectifs de Generali qui visait un ROE supérieur à 13%.

Quant au ratio économique de solvabilité, il a nettement progressé, à 230%, contre 194% fin 2016, alors que les analystes tablaient sur 217%, témoignant d'un renforcement de la solidité patrimoniale du groupe.

Fort de ces bons résultats, l'assureur va proposer un dividende de 0,85 euro par action, en hausse de 6% sur un an.

- Repositionnement géographique -

Ces résultats "confirment la validité et l'efficacité de la stratégie lancée il y a deux ans, et que nous mettons en oeuvre avec discipline", a souligné M. Donnet lors d'une conférence téléphonique.

"L'excellence technique dans les branches dommages et vie, les résultats de l'activité Investissements, actifs et gestion de patrimoine, le fait d'avoir atteint avec deux ans d'avance la réduction des coûts nous a permis d'améliorer encore le résultat opérationnel à un niveau jamais atteint", a-t-il ajouté.

En 2017, le groupe, a-t-il noté, a mené des projets très importants, comme le lancement d'une nouvelle stratégie en matière de gestion d'actifs, la réorganisation de ses activités en Allemagne mais aussi la rationalisation de sa présence au niveau mondial.

Generali a décidé de sortir de 13 à 15 pays, considérés comme "moins rentables". Il a déjà cédé ses activités au Liechtenstein, aux Pays-Bas, au Guatemala, en Colombie ou encore au Panama.

Cette rationalisation "sera terminée fin 2018 comme prévu, et l'objectif d'un milliard d'euros provenant des cessions sera probablement dépassé", a noté M. Donnet.

Concernant les perspectives du groupe, il a dit avoir une "très grande confiance dans le futur", soulignant que Generali était "parfaitement positionné pour atteindre tous les objectifs fixés pour 2018".

- Serein sur la politique italienne -

"Dans un contexte macro-économique et financier en reprise, mais encore caractérisé par des taux d'intérêt bas et l'incertitude sur les marchés financiers", Generali poursuivra "l'exécution disciplinée de son plan stratégique".

Dans le secteur de l'assurance vie, il continuera à "rééquilibrer son portefeuille avec l'objectif d'optimiser la profitabilité et de consentir une allocation efficace du capital", tandis que dans les dommages, "malgré un contexte de forte pression concurrentielle", il prévoit "une hausse des primes".

Interrogé sur le rachat par l'assureur français Axa du groupe américain XL, M. Donnet s'est refusé à commenter "ce que font les autres".

Du côté de Generali, qui présentera son nouveau plan le 21 novembre prochain, "j'ai toujours dit que nous regardions les opportunités de fusion-acquisition si elles nous permettent d'accélérer la mise en oeuvre de notre stratégie", a-t-il noté.

Concernant la situation politique en Italie, où les élections législatives du 4 mars se sont achevées sans vainqueur clair, ce qui pourrait entraîner une longue incertitude, M. Donnet s'est dit "très confiant".

"Les institutions italiennes dans le passé ont toujours été très solides, elles le seront aussi dans le futur et seront en mesure de garantir une stabilité au pays", a noté le patron français, en ajoutant: l'Italie est "une démocratie, je ne vois pas les élections comme un risque".

afp/rp