Paris (awp/afp) - Le géant de l'informatique français Atos a annoncé mercredi avoir atteint ses objectifs financiers pour l'année 2017, avec une croissance équilibrée sur l'ensemble de ses activités, mais il n'a pas convaincu les investisseurs.

Le groupe a dégagé un bénéfice net de 601 millions d'euros en 2017, en hausse de 10,7% en excluant l'effet de la cession de la participation de la filiale Worldline dans Visa Europe en 2016, selon un communiqué.

Lors d'une conférence téléphonique, le directeur financier du groupe, Elie Girard, a précisé que le bénéfice net publié pour 2016, en incluant les recettes de cette cession, s'élevait à 579 millions d'euros. Sur cette base, la croissance du bénéfice net ressort à 3,8%.

Le bénéfice d'exploitation a pour sa part atteint 875 millions d'euros, soit une progression de 5,8%.

"La totalité de nos métiers ont été sur l'ensemble de l'année (...) en croissance, on a un groupe qui est très équilibré" sur l'ensemble de ses activités, a déclaré M. Girard.

Atos revendique un chiffre d'affaires "record" de 12,7 milliards d'euros l'an passé, en hausse de 8,3% comparé aux données publiées pour 2016. La croissance organique a été de 2,3%.

Vers 12H45 (11H45 GMT), le titre Atos reculait pourtant de près de 4,3% à 116,45 euros, dans un marché parisien en baisse (-0,42%).

Le chiffre d'affaires du quatrième trimestre (3,4 milliards d'euros) a été "décevant", pour une marge "en ligne" avec les prévisions et des perspectives "sans saveur", ont estimé dans une note les analystes d'Invest Securities.

En particulier, "la division Big Data (données massives, ndlr) et Sécurité a connu un ralentissement (de sa croissance) au quatrième trimestre", a détaillé auprès de l'AFP Chandramouli Sriraman, analyste chez Mainfirst Bank.

En outre, la prévision de marge pour 2018 "nourrit les craintes du marché que les marges des activités de services informatiques d'Atos soient proches d'un pic", a ajouté M. Sriraman.

Par secteur d'activité et sur l'ensemble de l'année, la branche "Infrastructure et Data Management (gestion de données)", qui propose des services de transformation numérique ainsi que des projets autour de l'informatique dématérialisée, a représenté un chiffre d'affaires de 7,1 milliards d'euros (+0,9% en organique).

Elle se classe devant l'activité "Business et Platform Solutions" (conseil et intégration de systèmes), dont le chiffre d'affaires ressort à 3,2 milliards d'euros (+2,5% en organique).

Les revenus de la branche "Big Data et Cybersécurité", créée après l'acquisition de Bull en 2014, ont atteint 754 millions d'euros, avec une croissance organique de 10,9%.

- Acquisitions -

De son côté, Worldline - filiale à 70% d'Atos spécialisée dans le paiement et les transactions électroniques, introduite en Bourse en 2014 -, a réalisé un chiffre d'affaires de 1,6 milliard d'euros, en hausse de 4,3% en organique.

"Nous avons atteint tous nos objectifs financiers en 2017 et nous avons réalisé plusieurs acquisitions pour renforcer le positionnement géographique du groupe et ses compétences" numériques, s'est félicité Thierry Breton, PDG d'Atos, cité dans le communiqué.

L'année passée a ainsi été marquée par le rachat de différentes sociétés de "petite" et de "moyenne" taille, mais également par la tentative de reprise ratée du spécialiste des cartes à puces Gemalto pour 4,3 milliards d'euros. Le groupe, en difficultés, avait rejeté l'offre d'Atos, préférant celle de Thales.

Pour l'année à venir, le groupe reste à l'affût de nouvelles opportunités de rachat. Wordline doit notamment se consolider sur le marché du paiement, en particulier en Europe, a indiqué M. Girard.

Le groupe s'intéresse également aux entreprises de services informatiques aux Etats-Unis, marché où il doit encore grossir, selon le directeur financier.

Le géant de l'informatique, qui a réduit en 2017 ses effectifs de 2,9% à un peu plus de 97.000 salariés, se montre très confiant pour l'exercice en cours.

"Atos entame l'année 2018 avec un bilan financier plus fort et sans le moindre endettement, une visibilité accrue avec plus de 75% du chiffre d'affaires généré par des contrats pluriannuels, un profil technologique et un portefeuille d'offres plus fort que jamais", a affirmé M. Breton.

Le groupe s'attend à une croissance organique du chiffre d'affaires de 2% à 3% pour l'exercice en cours. La marge opérationnelle devrait représenter entre 10,5% et 11% du chiffre d'affaires.

afp/rp