Investissement stratégique du plan Transformation 2020, cette usine digitalisée et connectée de 6.000m2 combine automatisation et process novateurs, qui s'appuient notamment sur l'Internet des objets, avec pour objectif de réduire les cycles de production, de trois mois à trois semaines.

Labélisé "vitrine du futur" par l'Alliance Industrie du Futur, partenaire de la "French Lab", l'usine, dont l'investissement atteint les 37 millions d'euros pour la première phase, rassemble aujourd'hui une centaine de salariés.

Avec une équipe de 150 personnes à terme, Latécoère, qui a fêté en 2017 ses cent ans et compte sept sites en France, vise la production de 5.000 à 6.000 pièces par an en 2020.

Cette smart factory accueillera aussi des productions externalisées auprès de sous-traitants et parfois même en zone low cost afin de "ré-internaliser" la production de certaines pièces qui étaient jusqu'alors achetées.

MACHINES AUTONOMES ET SUIVI EN TEMPS RÉEL

"Il est possible d'investir dans une usine en France avec du personnel compétent et de réduire les coûts en passant moins d'heures à produire les pièces. Cela permet de mettre moins d'argent dans la matière, le stock ou les pièces", a assuré dit mardi Yannick Assouad, directrice générale de Latécoère.

Une extension pour les activités de traitement de surface doit être construite en 2019 pour 10 millions d'euros.

Cette nouvelle usine est l'un des volets majeurs du plan stratégique de réorganisation industrielle de l'entreprise Transformation, qui prévoit notamment la suppression nette de 150 postes sur le site toulousain de Périole et l'implantation d'un site d'assemblage de sous-éléments de portes en Bulgarie en 2018, qui embauchera dans un premier temps 200 personnes.

Pour Florent Costes, délégué syndical CGT, "cette nouvelle usine censée être la vitrine du groupe est plutôt un paravent, qui masque un plan de délocalisation", rappelant qu'en 2016 près de 900 salariés travaillaient sur le site toulousain de Périole alors qu'ils ne sont plus que 650 personnes aujourd'hui.

"Il y aura une cinquantaine d'embauches avec l'activité traitement de surface mais ce n'est rien par rapport aux 400 emplois qui vont être créés à terme dans l'usine en Bulgarie, à moindre coût", a assuré à Reuters le syndicaliste.

Présent dans 17 pays, le groupe Latécoère, partenaire de "rang 1" des grands avionneurs mondiaux comme Airbus, Embraer et Boeing, emploie 4.450 personnes dans le monde et affichait en 2017 un chiffre d'affaires de 652,5 millions d'euros. Ses deux principaux domaines d'activité sont les aérostructures (tronçons de fuselage et portes) pour 61% de son chiffre d'affaires et les systèmes d'interconnexion (câblage, meubles électriques et équipements embarqués) pour 39% de son chiffre d'affaires.

(Julie Rimbert, édité par Yves Clarisse)

Valeurs citées dans l'article : Airbus SE, Boeing Company (The), Aviation Latécoère, Embraer