Oslo (awp/afp) - Le fonds souverain norvégien, le plus gros au monde, a pour des raisons d'éthique exclu de son portefeuille de plus de 1.000 milliards de dollars BAE Systems et huit autres groupes, a annoncé mardi la Banque de Norvège.

Le groupe de défense britannique est banni de même que les américains Aecom, Fluor et Huntington Ingalls Industries en raison de leur participation à la fabrication d'armes atomiques, dont ils produisent des composants importants, a indiqué la banque centrale.

BAE Systems avait déjà été exclu dans le passé mais avait été réintégré en 2013, le missilier MBDA --dont il est l'un des coactionnaires, ayant cessé de produire des missiles à tête nucléaire ASMP-A pour l'armée française.

Il lui est cette fois-ci reproché d'avoir signé en 2015 un accord avec les autorités américaines en vue de l'entretien et de la modernisation des missiles balistiques intercontinentaux Trident et Minuteman III.

Pour des motifs similaires, l'exclusion de Honeywell International, placé sur la liste noire depuis 2005, a été confirmée en dépit des assurances nouvellement fournies par le groupe selon lesquelles il ne produit pas de missiles ni d'ogives nucléaires.

Le fonds a aussi exclu le taïwanais Evergreen Marine, le sud-coréen Korea Line, le polonais Atal et les thaïlandais Precious Shipping et Thoresen Thai Agencies pour les risques qu'ils font planer sur l'environnement ou pour des violations systématiques des droits de l'Homme.

La société sud-coréenne de transport maritime Pan Ocean a également été placée sous observation.

Présent au capital de quelque 9.000 entreprises à travers le monde, le fonds norvégien est régi par des règles éthiques qui lui interdisent notamment d'investir dans les sociétés coupables de violations graves des droits de l'Homme, celles qui fabriquent des armes nucléaires ou "particulièrement inhumaines", ou encore le charbon et les producteurs de tabac.

Ses décisions ont d'autant plus de poids qu'elles sont souvent suivies par d'autres investisseurs.

Près de 150 entreprises figurent désormais sur sa liste noire, parmi lesquelles des mastodontes comme Boeing et Airbus, Wal-Mart, Rio Tinto ou encore Philip Morris.

afp/rp