L'action Banco Popular a perdu près de 40% ces trois derniers jours sur fond de vives spéculations sur son avenir.

La sixième banque espagnole, plombée par 37 milliards d'euros d'actifs à risque, doit trouver rapidement un partenaire auquel s'adosser.

Le ministre de l'Economie, Luis de Guindos, a fermé la porte jeudi à un renflouement sur fonds publics et les actionnaires de la banque renâclent à participer à une augmentation de capital.

"Banco Popular demeure solvable et dispose d'actifs positifs", écrit son président, Emilio Saracho, dans un courrier envoyé au personnel d'encadrement de l'établissement vendredi.

Le contenu de la lettre, d'abord publié par le journal Expansion, a été confirmé par une porte-parole de la banque. Emilio Saracho y évoque "une situation difficile".

"Nos clients et nos actionnaires sont ce qui compte le plus pour nous. Pour cette raison, il convient de leur adresser un message de calme et de confiance et les assurer que nous faisons tout notre possible pour résoudre la situation", écrit Emilio Saracho, un ancien de JP Morgan qui est à la tête de Banco Popular depuis le mois de février.

Un des organismes européens de supervision du secteur bancaire, le Conseil de régulation unique, a évoqué le risque de faillite si la banque ne trouve pas un repreneur.

Santander, première banque d'Espagne, et Bankia, contrôlée par l'Etat, apparaissent à ce stade comme les candidats potentiels les plus probables au sauvetage.

Emilio Saracho doit avoir un entretien mardi avec des responsables de la Banque centrale européenne, dit-on de source bancaire en soulignant que cette entrevue était prévue "depuis un certain temps".

(Jesus Aguado et Angus Berwick, Gilles Trequesser pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Banco Santander, S.A., Bankia SA, Banco Popular Espanol SA