Madrid (awp/afp) - Le Fonds public de restructuration bancaire (FROB) en Espagne a autorisé mercredi la fusion des banques publiques Bankia et Banco Mare nostrum (BMN), alors qu'une privatisation totale de Bankia est envisagée par l'Etat.

"Le FROB a communiqué aujourd'hui avoir (...) convenu que la fusion de Bankia et de Banco Mare Nostrum est la meilleure stratégie pour optimiser la capacité de récupération des aides publiques avant un futur processus de désinvestissement", a annoncé Bankia dans un communiqué adressé à l'autorité boursière, la Commission nationale du marché des valeurs (CNMV).

Dans ce communiqué, Bankia souligne cependant qu'une "analyse indépendante de l'opération" de fusion doit encore être menée et qu'"aucune décision n'a été prise jusqu'à présent", même si la presse économique à Madrid présentait l'opération comme acquise.

Bankia, quatrième banque espagnole, est détenue à 65,9% par l'Etat.

Née de la fusion fin 2010 de sept caisses d'épargne en difficulté, elle avait été sauvée de justesse de la faillite par sa nationalisation en 2012. Plus de 22 milliards d'euros d'aides publiques avaient été dépensées pour la renflouer, soit la moitié du plan d'aides européen accordé aux banques espagnoles, en pleine crise financière.

De son côté, BMN est une petite banque issue de l'ancienne caisse d'épargne régionale Caja Murcia qui avait aussi dû être nationalisée.

En début d'année, l'Etat espagnol avait repoussé à 2019 la privatisation totale de Bankia, en espérant d'ici là une augmentation de sa valeur boursière, qui lui permettrait de récupérer davantage d'argent.

Une fusion avec la BMN pourrait y contribuer.

Fin janvier, Bankia a annoncé une chute de son bénéfice net de 22,7% en 2016, à 804 millions d'euros.

Elle a attribué cette contreperformance à la déconsolidation d'une filiale en Floride - vendue en octobre 2015 avec une perte de 72 millions d'euros - à des provisions extraordinaires et des taux d'intérêt bas.

Comme d'autres banques, elle souffre aussi des conséquences d'une décision de la Cour de justice européenne ordonnant le remboursement des clients lésés par des clauses abusives introduites à leur insu dans les contrats de crédits immobiliers.

Le nom de Bankia est entaché de multiples scandales. Le principal concerne l'introduction en Bourse de la banque en 2011, soupçonnée d'avoir été frauduleuse.

afp/jh