Barclays chercherait "calmement" à se marier, a appris le quotidien des affaires britanniques. Pour le 'FT', ce pourrait être une forme de réponse à la pression exercée par le fonds activiste Sherborne, qui a récemment pris pied à hauteur de 5,4% du capital. Pour réussir les noces, mieux vaut être deux : ce serait la Standard Chartered qui séduirait Barclays et ses dirigeants. Des discussions auraient eu lieu, mais pas à l'échelle du conseil. De surcroît, elles n'en seraient pas encore au stade d'une proposition formelle, ni même informelle d'ailleurs. "StanChart" pèse environ 25 milliards de livres en bourse, contre 36 à Barclays, soit respectivement l'équivalent de 28,5 et 41 milliards d'euros.

Mais la banque dirigée par John McFarlane (un ancien de StanChart, au passage) aurait aussi d'autres pistes, ajoute le 'FT', qui cite des noms d'une autre envergure financière et géographique : Deutsche Bank, Crédit Suisse voire la banque de Singapour DBS. Une source interne à Barclays a toutefois laissé entendre qu'il s'agit d'une forme de routine et que la banque "scanne l'horizon", comme le font ses rivales.

Une consolidation qui peine à se dessiner

La piste StanChart divise… Un vétéran de la City voit peu de synergies, mais un autre banquier chevronné estime que l'intérêt est évident, car la banque d'investissement de Barclays pourrait s'appuyer sur les copieux dépôts dont dispose Standard Chartered en Asie, en particulier à Singapour et Hong Kong. A cela s'ajoute une certaine consanguinité. Outre le cas McFarlane, le 'Financial Times' cite les connexions entre Bill Winters, le patron de StanChart et Jes Staley, celui de Barclays, le premier étant le supérieur du second lorsqu'ils travaillaient chez… JP Morgan.

La consolidation bancaire en Europe a longtemps été un thème porteur pour les marchés, mais rien de vraiment concret n'a émergé au cours des dernières années. Standard Chartered, la banque ultramarine britannique, ou Commerzbank en Allemagne, sont fréquemment citées comme des cibles potentielles. La crise financière et une régulation qui se durcit poussent les établissements financiers à la prudence lorsqu'il s'agit d'envisager des rapprochements, à plus forte raison transfrontaliers. En France, c'est la Société Générale qui revient régulièrement quand il s'agit de parler de consolidation, mais plutôt du côté des prédateurs.