L'action prend 4,7% vers 09h45 GMT à la Bourse de Londres, signant la deuxième plus forte hausse de l'indice européen EuroFirst 300 alors que le Footsie cède 1% et l'indice sectoriel des banques en Europe 0,75%.

La banque britannique a voulu envoyer un signal de confiance en l'avenir en s'engageant à distribuer un dividende plein de 6,50 livres par action. Elle avait réduit son dividende de 50% en mars 2016 afin de dégager de la trésorerie pour financer une restructuration en profondeur, prévoyant notamment la cession de sa participation dans Barclays Africa Group.

"Nous avons fermement l'intention, à terme, de distribuer une proportion plus importante de nos résultats aux actionnaires, aussi bien à travers le dividende annuel qu'autrement", a déclaré son directeur général Jes Staley.

Parmi les autres moyens de distribution figurent les rachats d'actions auxquels la banque n'a pas recouru depuis 20 ans.

Pour 2017, Barclays a dégagé un bénéfice avant impôts de 3,54 milliards de livres (4,01 milliards d'euros), contre 3,2 milliards en 2016, en retrait par rapport au consensus de 4,7 milliards de livres établi par la banque elle-même.

La banque a passé une provision pour dépréciation de 901 millions de livres liée à la récente réforme fiscale aux Etats-Unis, qui oblige les sociétés à réduire la valeur de leurs actifs d'impôt différé. Elle a accusé une perte nette, part du groupe, de 1,9 milliard sur l'année, liée également à une perte de 2,5 milliards sur la cession de sa part dans Barclays Africa.

Son ratio de fonds propres CET1 est ressorti à 13,3%, tandis que son produit net bancaire (PBN) a baissé de 2% à 21 milliards de livres et que ses coûts, hors juridique, ont été réduits de 5% à 15,5 milliards.

Barclays a affiché en 2017 la plus mauvaise performance boursière parmi les banques de l'indice FTSE 100, en recul de 9%, sur fond d'inquiétudes concernant tant ses performances que des affaires juridiques et réglementaires.

La division internationale a vu son bénéfice chuter de 22% sur l'année, en raison de dépréciations d'actifs et d'une baisse de 4% des revenus de la banque d'investissement, malgré la stratégie offensive de Jes Staley sur cette branche d'activité.

"Nous avons mis en place des projets importants pour traiter cette sous-performance en 2018", a dit le directeur général.

La banque d'investissement a sous-performé ses concurrents américains ces derniers trimestres, malgré l'annonce en octobre du transfert de 20 milliards de livres d'actifs du crédit aux entreprises aux activités plus rentables de trading.

Le directeur financier Tushar Morzaria a noté qu'en réalité, la banque avait gagné des parts de marché sur la période, le revenu de l'activité ayant baissé de 10% en dollars alors qu'il a chuté de 20% chez ses grands concurrents américains.

Barclays n'a par ailleurs donné aucune information sur l'avancée de l'enquête de la Financial Conduct Authority (FCA) visant Jes Staley, après qu'il eut cherché l'an dernier à démasquer un lanceur.

Elle a ajouté que la FCA avait ouvert une nouvelle enquête, cette fois sur ses systèmes et contrôles du traitement de ses clients disposant de prêts à risque non garantis.

Cette enquête est la dernière d'une longue série d'affaires qui entachent la réputation de la banque. Le groupe a passé une provision supplémentaire de 240 millions de livres pour couvrir l'une d'entre elles, pour manipulation présumée des taux de change.

(Juliette Rouillon pour le service français, édité par Véronique Tison)

par Lawrence White et Emma Rumney

Valeurs citées dans l'article : Barclays Africa Group Ltd, Barclays