PARIS (Agefi-Dow Jones)--Si les débats des prochaines assemblées générales vont encore porter notamment sur les rémunérations, la question du dividende devrait continuer à ne susciter aucun remous. Sauf si un actionnaire activiste dépose une résolution pour demander un niveau de distribution plus important, souvent au nom d'un rapide retour sur investissement au détriment de la stratégie long terme de l'entreprise.

Pourtant, la politique de dividende fait partie des éléments stratégiques scrutés de près par les investisseurs. A l'instar de BNP Paribas Investment Partners qui milite pour une politique de dividende responsable. Pour le gestionnaire d'actifs, l'entreprise doit rechercher la maximisation du profit des actionnaires tout en agissant dans l'intérêt des autres parties prenantes. Soit un partage équilibré de la valeur entre les actionnaires, les dirigeants et les salariés.

En tant qu'investisseur responsable, BNPP IP veut jouer un rôle à travers sa politique de dividende, visant notamment un taux de distribution "raisonnable", soit entre 25% et 100% des résultats. Son dialogue avec les entreprises sur ce sujet doit aussi les encourager à améliorer leur gouvernance.

Ainsi, le groupe de gestion s'interroge sur les pratiques ESG (environnemental, social et gouvernance) des entreprises où il veut investir, regardant si elles respectent les 10 principes du pacte mondial des Nations unies (droits des travailleurs, protection de l'environnement, lutte contre la corruption?). BNPP IP étudie l'éventuel impact social de l'activité de la société. S'il est négatif - par exemple pour le secteur du tabac qui affiche pourtant des taux de distribution élevés - les sociétés sont exclues de la stratégie.

Le gérant regarde également si la politique de distribution met en péril le développement de l'entreprise, en pesant sur sa capacité à investir ou à innover. BNPP IP exclut les sociétés qui "maintiennent une politique de dividende généreuse alors que deux exercices consécutifs sont déficitaires", ou celles qui distribuent plus que les résultats de l'année. Enfin, la société estime que le taux de distribution ne doit pas augmenter "sensiblement plus vite" que la rémunération des salariés.

Cette démarche s'inscrit dans un vaste mouvement d'engagement des investisseurs, à l'instar de BlackRock, pour inciter les entreprises à améliorer leurs pratiques ESG.

-Bruno de Roulhac, L'Agefi. ed: ECH

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