Francfort (awp/afp) - La seconde banque allemande Commerzbank a annoncé lundi avoir scellé sa séparation avec le français BNP Paribas dans le crédit à la consommation en Allemagne, une activité que la première veut développer seule grâce au numérique.

Depuis 2010, les deux instituts de crédit coopéraient dans ce secteur à travers une co-entreprise, Commerz Finanz.

Au terme d'un divorce enclenché en avril dernier, Commerzbank se retrouve à la tête d'un portefeuille de 3,5 milliards de crédits alloués pour l'achat d'objets mobiliers, de voitures et autres séjours de vacances, au travers de 300.000 contrats de prêts. La banque les distribuera désormais à travers son réseau d'un millier d'agences en Allemagne, et de manière croissante en ligne, où elle veut rentabiliser ses investissements dans les plates-formes technologiques.

"Les crédits à la consommation sont un domaine important de croissance que nous voulons à nouveau exploiter, numériser et développer par nous-mêmes", déclare Michael Mandel, membre du directoire de Commerzbank en charge de la banque de détail, cité dans un communiqué.

D'ici 2020, Commerzbank ambitionne de quasiment multiplier par trois ce segment d'activité, en espérant passer de 2,3 milliards d'euros de crédits distribués l'an dernier à environ 6 milliards d'euros.

Pour ce faire, la banque déploie depuis le début de l'année une offre numérique, qui permet au client de conclure un emprunt en quelques minutes.

BNP Paribas récupère de son côté près de 3 milliards d'euros de crédits en portefeuille et va continuer à capter la clientèle via des milliers d'acteurs du commerce de détail, notamment la chaîne de magasins de loisir électronique Media Markt - Saturn.

Si chaque banque exercera désormais son activité dans une société distincte, environ 85% des 1,8 million de clients détenus par Commerz Finanz vont atterrir chez BNP Paribas, a-t-on appris auprès d'une source proche du dossier.

Du fait de cette réorganisation, Commerzbank s'attend à un effet comptable positif dans ses comptes du troisième trimestre, a signalé début août le directeur financier de Commerzbank, Stefan Engels.

Le crédit consommation s'est développé rapidement tandis que les taux d'intérêt parvenaient au plus bas et qu'une kyrielle de nouveaux acteurs, notamment des fintechs, s'est emparée du filon.

A fin juin 2017, l'encours de crédits à la consommation, tous établissements confondus, atteignait 168,2 milliards d'euros en Allemagne selon la Bundesbank, une croissance de 8% depuis 2015.

afp/rp