PARIS (awp/afp) - Après avoir abandonné la production historique de papier bible et à cigarette aux profits du film plastique, Vincent Bolloré a largement diversifié le groupe familial dont il avait pris les rênes en 1981, avec une attirance croissante pour la publicité (Havas) et les médias (Vivendi).

Agriculture

Huile de palme ou hévéas en Afrique et en Asie, blé aux Etats-Unis ou vigne en France, le groupe Bolloré est très présent dans le secteur agricole, avec notamment 179.000 hectares de plantations sur les continents africain et asiatique. L'activité se fait via sa filiale à 38,75% luxembourgeoise Socfin et pèse peu à l'échelle du groupe: 22 millions d'euros en 2015 sur un chiffre d'affaires de 10,82 milliards d'euros (et 564 millions d'euros de bénéfice net).

Transport ferroviaire et gestion portuaire

C'est principalement sur le continent africain que s'est développée cette branche, que l'on retrouve dans une quarantaine de pays du continent, dans la logistique et le transport. Une activité essentielle puisqu'elle représentait 56% (6 milliards d'euros) du chiffre d'affaires du groupe en 2015. Le groupe contrôle notamment une quinzaine de grands ports, en Afrique de l'Ouest, de la Guinée au Cameroun.

Logistique pétrolière

Il s'agit de la seconde activité du groupe Bolloré, qui représente un peu plus de 20% de son chiffre d'affaires (2,24 milliards d'euros). Présent principalement en France, Allemagne et Suisse, le groupe contrôle plusieurs dépôts pétroliers, l'oléoduc Donges-Melun-Metz et estime ses capacités de stockage en pétrole à environ 1,6 million de mètres cubes.

Véhicules électriques et batteries

Paris, Lyon, Bordeaux, Indianapolis, Rome ou Turin, la désormais célèbre Bluecar, plus connue à Paris sous le nom d'Autolib sera présente dans une demi-douzaine de villes cette année. En parallèle, le groupe développe le BlueBus et BlueTram, autant de moyens de transports développés par BlueSolution, filiale spécialisée dans le stockage d'énergie. Une activité qui pèse peu pour l'heure (266 millions de chiffre d'affaires en 2015) mais qui progresse fortement (+26%).

Médias, télécoms et publicité

Grâce à la chaîne Direct 8, lancée en 2005, et Direct Star, rachetée en 2010, le groupe Bolloré a pris pied au sein de Vivendi en revendant en 2011 les deux chaînes à Canal+, filiale du groupe, en échange d'actions Vivendi. Cinq ans plus tard, Vincent Bolloré est président du conseil de surveillance et principal actionnaire, à hauteur de 14,52%. Un groupe que Vincent Bolloré cherche depuis à développer vers les pays latins, avec le rachat de Dailymotion en 2015 puis une montée au capital de Telecom Italia à partir de mi-2015, dont Vivendi contrôle désormais 24,9% du capital. Parmi les autres actionnaires de l'opérateur, on retrouve Mediobanca, dont le groupe Bolloré est deuxième actionnaire, avec un peu moins de 8% du capital.

En 2005, Bolloré a pris le contrôle du groupe publicitaire Havas, au terme d'un bras de fer de près d'un an avec la direction d'alors. Depuis 2013, Havas est dirigé par le fils cadet de Vincent Bolloré, Yannick, alors que le groupe Bolloré est actionnaire majoritaire, avec 60% du capital. Dans l'ensemble, médias, télécoms et Havas ont représenté 2,25 milliards d'euros en 2015, dépassant pour la première fois l'activité logistique pétrolière.

Jeux vidéos

Déjà actionnaire de Bigben Interactive à hauteur de 21,4% (premier actionnaire) via le groupe Bolloré, Vincent Bolloré s'est lancé à l'assaut, via Vivendi, des éditeurs Ubisoft et Gameloft, fondés par d'autres Bretons, la famille Guillemot. Pour l'heure, Vivendi contrôle respectivement 15,5% et 29,86% des deux éditeurs, que les frères Guillemot tentent de conserver. Vivendi a lancé une offre publique d'achat sur Gameloft le 21 mars.

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