Ce plan ne semble guère avoir convaincu les investisseurs puisque à 10h50, le titre Bourbon perd 3,5% à 6,9 euros, accusant l'une des plus fortes baisses de l'indice CAC des valeurs petites et moyennes de la Bourse de Paris , lui-même en hausse de 0,08%.

Ce recul fait basculer l'action Bourbon dans le rouge depuis le début de l'année (-1,5%). Par rapport au cours de clôture de 20 euros de 2013, dernière année qui s'est soldée par un gain pour le titre, la valeur boursière de Bourbon a été divisée par près de trois.

"Le plan stratégique comme les indications sur les chiffres 2017 sont sans grande surprise", estiment les analystes de Portzamparc dans une note, le courtier restant à conserver sur la valeur.

Les conditions de marché restent difficiles pour le groupe, en raison à la fois d'une situation de surcapacités, de l'affaiblissement du dollar par rapport à l'euro et d'une demande pour ses services qui tarde à rebondir malgré la reprise des cours du pétrole.

"Le cycle du marché ayant atteint son point bas, Bourbon doit plus que jamais se concentrer sur l'excellence opérationnelle, les taux d'utilisation de sa flotte, le programme de réduction des coûts et la préservation de sa trésorerie disponible", déclare Gaël Bodénès, directeur général délégué de Bourbon, cité dans un communiqué.

"Mais il nous faut aller plus loin car la surcapacité du marché entraîne les prix durablement vers le bas et nous pensons que la réalité de demain ne sera pas celle d'hier. La crise a mis en évidence la nécessité d'un changement de modèle et c'est tout l'enjeu du plan #BourbonInMotion."

UN INVESTISSEMENT DE E75 MLNS POUR CONNECTER LES NAVIRES

Ce plan comprend d'un côté la réorganisation des activités du groupe en trois filiales distinctes : Bourbon Marine & Logistics, Bourbon Subsea Services et Bourbon Mobility.

De l'autre, Bourbon entend se "différencier" en connectant sa flotte, un programme qui concernera 132 navires "modernes" et qui représentera un investissement de 75 millions d'euros sur trois ans.

Au sein de la flotte traditionnelle de 65 navires du groupe, les 41 les plus anciens ne peuvent être connectés. De ce fait, ils sont destinés à être vendus au prix du marché actuel.

"Cette cession planifiée de 41 navires en propriété devrait générer une charge de dépréciation de l'ordre de 170 millions d'euros dans les comptes de l'année 2017", précise le groupe.

Sous le coup de cette dépréciation et en raison également des conditions de marché difficiles et d'un effet change négatif, Bourbon anticipe pour l'exercice 2017 une perte nette aux environs de 600 millions d'euros, contre une perte nette de 279,6 millions en 2016.

L'excédent brut d'exploitation (Ebitdar) ajusté du groupe est attendu à quelque 250 millions d'euros au titre de 2017 contre 383 millions en 2016.

Bourbon, qui publiera ses comptes annuels détaillés le 15 mars, avait annoncé la semaine dernière une baisse de 21,9% de son chiffre d'affaires 2017, à 860,6 millions d'euros.

(édité par Jean-Michel Bélot)

par Benoit Van Overstraeten