Londres (awp/afp) - Le café et le cacao ont subi des chutes marquées en fin de semaine, les analystes jugeant les pertes du cacao plus inquiétantes, tandis que les données sur la récolte brésilienne de sucre ont retenu l'attention des marchés.

- Café : les analystes tempèrent la chute -

Vendredi, le robusta a atteint son plus bas niveau depuis mi-décembre, à 2.012 dollars la tonne à Londres, tandis que la livre d'arabica s'échangeait pour 131,55 cents, à son plus bas depuis juin dernier.

Les analystes ne paraissent pour autant pas s'émouvoir outre mesure de cette chute.

"La vente effrénée dans les deux dernières séances paraît légèrement exagérée, et rappelle un mouvement similaire en décembre dernier, qui avait été suivi par un rebond total des prix", a estimé Geordie Wilkes, analyste chez Sucden.

"Des fonds d'investissements liquident leur position. Les acheteurs n'osent pas encore se lancer, et attendent de voir jusqu'où la baisse va aller", a ajouté Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group.

Les cours du robusta ont tout particulièrement grimpé depuis début 2016, alors que les marchés anticipent un déficit de l'offre. Même en prenant en compte les pertes de cette semaine, les cours du robusta ont gagné plus de 30% en un an.

-Le cacao dégringole-

Le cacao a atteint vendredi à Londres 1.372 livres sterling la tonne, au plus bas depuis début 2012, tandis que la cotation de New York, pénalisée par le dollar fort, a touché son plus bas en dix ans à 1.805 dollars.

Contrairement au café, le cacao souffre d'une offre trop abondante par rapport à une demande morose.

Les récoltes des deux principaux producteurs, la Côte d'Ivoire et le Ghana, sont attendues très abondantes, tandis que les industriels ont réduit leur demande ces dernières années.

"Les données des broyeurs asiatiques sont en réalité en hausse, mais les marchés s'attendent à ce que les broyeurs d'Amérique du Nord publient des données décevantes", a expliqué Jack Scoville.

"Nous nous attendons à ce que les prix se stabilisent. Pour l'instant, les volumes sont élevés, ce qui montre bien qu'il ne s'agit pas d'un simple mouvement de yo-yo", ont commenté les analystes de Sucden.

- La récolte brésilienne de sucre examinée -

Les cours du sucre ont enregistré une baisse nettement moins marquée que ceux du café et du cacao.

Les analystes se sont focalisés sur les données venues du Brésil, premier producteur et exportateur de sucre, sur la récolte 2016/17, attendue en légère baisse.

La récolte de canne à sucre a reculé de 1,3% par rapport à l'année précédente, à 657,2 millions de tonnes, en raison de mauvaises conditions climatiques, selon un rapport publié par la Compagnie nationale d'approvisionnement (Conab).

L'agence prévoit de surcroît une nouvelle baisse de 1,5% de la récolte de canne à sucre en 2017/18.

"Ceci dit, la proportion de canne qui sert à produire du sucre, plutôt que de l'éthanol, a augmenté de 40,6% à 46,3%. Par conséquent, la production de sucre est en hausse de 14%", ont souligné les analystes de Commerzbank.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de ROBUSTA pour livraison en juillet valait 2.024 dollars vendredi à 15H45 GMT, contre 2.207 dollars le jeudi de la semaine précédente à 12H45 GMT. Sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'ARABICA pour livraison en juillet valait 131,70 cents, contre 139,15 cents huit jours auparavant.

A Londres, la tonne de SUCRE BLANC pour livraison en août valait 470 dollars, contre 488,80 dollars le jeudi de la semaine précédente. A New York, la livre de SUCRE BRUT pour livraison en juillet valait 16,48 cents, contre 16,38 cents huit jours auparavant.

A Londres, la tonne de CACAO pour livraison en juillet valait 1.450 livres sterling, contre 1.563 livres sterling le jeudi de la semaine précédente. A New York, la tonne pour livraison en juillet valait 1.848 dollars, contre 1.943 dollars huit jours plus tôt.

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