Londres (awp/afp) - Le cacao a grimpé cette semaine en raison de la mutinerie en Côte d'Ivoire tandis que le café et le sucre ont peiné à remonter alors qu'ils évoluent sur des niveaux bas.

"Les matières premières agricoles tropicales n'intéressent toujours pas les marchés, et les positions des investisseurs financiers ont reculé le mois dernier", ont noté les analystes de Capital Economics.

- Le cacao sursaute, inquiétudes en Côte d'Ivoire -

Les prix du cacao ont connu un pic lundi à 1.638 livres sterling la tonne à Londres, au plus haut depuis un mois et demi, avant de modérer ses gains sur la semaine, tandis que la cotation de New York a profité de la faiblesse du dollar pour atteindre jeudi 2.088 dollars, au plus haut depuis plus d'un mois et demi.

"Les prix du cacao ont grimpé en raison des négociations en cours entre la hiérarchie militaire et des soldats qui se révoltent car ils n'ont pas reçu des paies qui avaient été promises", ont noté les analystes de Commerzbank.

Mercredi, le porte-parole du gouvernement ivoirien a semblé reconnaître implicitement qu'un accord financier avait été trouvé avec les 8.400 militaires mutins, qui réclamaient 7 millions de francs suisses CFA chacun (10.500 euros), après avoir obtenu 5 millions (7.500 euros) lors des premières mutineries en janvier.

La Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial de cacao, et une récolte record attendue cette année a fait chuter les cours depuis l'été dernier.

- Le sucre coincé sur ses plus bas -

Les cours du sucre ont commencé la semaine sur des niveaux très bas, la tonne de sucre blanc atteignant lundi 438,40 dollars à Londres, à son plus bas depuis un peu plus d'un an, avant de remonter sur la semaine.

"Le marché ne peut pas trop reculer, car nous approchons d'un niveau où une partie de l'offre de canne à sucre sera transformée en éthanol, ce qui réduira l'offre de sucre, mais avec une production abondante, les prix ne peuvent pas vraiment monter non plus", ont noté les experts de Marex Spectron.

"Une des rares nouvelles à noter est que les prix de la production chinoise de sucre montent sur les marchés locaux. Cela pourrait signifier que les autorités chinoises vont augmenter les frais d'importation et durcir leurs sanctions contre les contrebandiers qui font passer le sucre par la Birmanie", a Nick Penney, analyste chez Sucden.

- Le café reste morose -

Le cours du robusta a atteint mardi son plus bas niveau en trois semaines, à 1.951 dollars à Londres, avant de limiter ses pertes, tandis que l'arabica a atteint son propre plus bas en trois semaines jeudi à New York, à 127,70 cents.

"Les prix ont rebondi en fin de semaine car le dollar était plus faible", a expliqué Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group.

La faiblesse du dollar, causée par les scandales qui entourent la présidence de Donald Trump, dope le pouvoir d'achat les investisseurs utilisant d'autres devises pour acheter des denrées libellées en dollar.

"Les marchés semblent toujours s'attendre à des récoltes abondantes, ce qui pèse sur les prix, mais pourtant, la production mondiale devrait connaître une hausse limitée, car les conditions de récolte ne sont pas très bonne", a noté Jack Scoville.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de ROBUSTA pour livraison en juillet valait 1.979 dollars vendredi à 12H00 GMT, contre 1.999 dollars le vendredi précédent à 14H35 GMT. Sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'ARABICA pour livraison en juillet valait 130,75 cents, contre 135,25 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de SUCRE BLANC pour livraison en août valait 460,90 dollars, contre 445,40 dollars le vendredi précédent. A New York, la livre de SUCRE BRUT pour livraison en juillet valait 16,19 cents, contre 15,65 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de CACAO pour livraison en juillet valait 1.586 livres sterling, contre 1.565 livres sterling le vendredi précédent. A New York, la tonne pour livraison en juillet valait 2.062 dollars, contre 2.008 dollars sept jours plus tôt.

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