Carrefour domine le CAC 40 à la faveur d'une progression de 2,40% à 18,11 euros. Les investisseurs préfèrent retenir que les ventes du quatrième trimestre ont été légèrement plus dynamiques que prévu, éclipsant ainsi la nouvelle révision à la baisse des perspectives d'Ebit 2017 du distributeur. Sur les trois derniers mois de 2017, Carrefour a enregistré une baisse de 0,2% (+1,9% en données comparables) de ses ventes à 23,32 milliards d'euros.

Les analystes se montraient moins optimistes puisque Macquarie visait 23,25 milliards, Oddo BHF 23,1 milliards, Jefferies 23,2 milliards et Goldman Sachs 23,06 milliards d'euros.

La principale raison à cette surperformance est la croissance inattendue des ventes en France au quatrième trimestre en données comparables. Elle a atteint 1,5%, à 10,7 milliards d'euros, alors que le consensus Bloomberg s'attendait à une croissance nulle sur la période. Les analystes sont à l'unisson pour souligner la bonne tenue des ventes dans les hypermarchés Carrefour qui ont augmenté de 0,7% alors que le consensus les donnait en repli de 0,5%.

Dans l'Hexagone, Carrefour s'est donc une fois encore montré agressif sur sa politique de prix, prenant ainsi sa part à la guerre féroce que se livrent les distributeurs. Ainsi, en fin d'année, le groupe a participé au Black Friday et, plus particulièrement sur le segment des hypermarchés, a décalé de septembre à octobre son opération "Anniversaire Carrefour".

Carrefour reste confronté à une problématique de rentabilité

Mais si ce dynamique quatrième trimestre rassure, il n'en met pas moins en lumière la problématique de rentabilité à laquelle le groupe est confronté. En effet, Carrefour prend sa part de l'environnement concurrentiel en baissant ses prix, mettant ses marges sous pression. Cet impact est combiné à la persistance d'un environnement déflationniste au Brésil et à des effets de change défavorables. En conséquence, le groupe a, pour la deuxième fois de l'année, révisé à la baisse sa prévision d'Ebit 2017, à environ 2 milliards d'euros, soit une baisse de 15% par rapport à 2016. Fin août, Carrefour avait dit tabler sur une baisse de 12% de son Ebit annuel.

Reste que le niveau désormais attendu de l'Ebit de Carrefour est en ligne avec les attentes des analystes qui avaient donc mis à jour leurs estimations à l'occasion du premier avertissement. Ceci explique que les investisseurs ne sanctionnent pas cette nouvelle révision.

Surtout, leur attention semble toute focalisée sur leur prochain rendez-vous avec Carrefour : la présentation de son plan stratégique mardi prochain. Ce qui fait dire à Oddo BHF que la publication du quatrième trimestre est un "non-événement". Jefferies et Macquarie, de leur côté, notent que cette journée investisseurs permettra sans doute d'en savoir plus sur les perspectives 2018 de Carrefour qui s'est refusé pour l'heure à tout commentaire à ce sujet.