La Bourse a accusé sa perte la plus prononcée depuis les dégagements massifs survenus au début du mois.

Powell entend bien éviter à l'économie des Etats-Unis tout risque de surchauffe tout en s'en tenant à son objectif d'une remontée progressive des taux d'intérêt.

A la suite de ces propos, les traders du marché des futures ont relevé la probabilité de voir quatre hausses des taux cette année, et non plus trois, à plus de 25%.

La première interviendrait dès le prochaine réunion de politique monétaire, fin mars, avec la publication des nouvelles prévisions économiques de l'institut d'émission.

"Il a dit qu'il avait l'impression que l'économie se renforçait, une manière subtile de dire qu'il anticipera de plus en plus quatre hausses des taux cette année", a déclaré Michael O'Rourke (Jones Trading).

L'indice Dow Jones a cédé 299,24 points (1,16%), à 25.410,03 points. Le S&P-500 a perdu 35,32 points, soit 1,27%, à 2.744,28 points. Le Nasdaq Composite a lâché 91,11 points (1,23%) à 7.330,35 points.

L'indice de volatilité du CBOE a gagné 2,79 points à 18,59, son gain le plus appréciable depuis près de trois semaines.

Les déclarations du patron de la Fed interviennent en une période particulièrement sensible pour un marché qui a subi des fluctuations brutales ces derniers temps, en raison des craintes d'une résurgence de l'inflation synonyme d'un durcissement monétaire accéléré.

Pour autant, Wall Street a récupéré l'essentiel du terrain perdu après les ventes massives du début du mois, lorsqu'elle avait perdu plus de 10% par rapport à son pic du 26 janvier.

Au chapitre des valeurs, Comcast, le numéro un du câble aux Etats-Unis, a dévoilé mardi une offre de 22,1 milliards de livres sur le groupe européen de télévision payante Sky, défiant aussi bien Twenty-First Century Fox, le groupe de Rupert Murdoch, que Walt Disney.

Comcast a perdu 7,4%, plus forte perte du S&P-500, Disney 4,5% et Fox un peu plus de 3%.

Quelques résultats de sociétés continuent encore de tomber. Macy's a annoncé mardi une hausse plus forte que prévu de ses ventes à périmètre comparable au quatrième trimestre et a dit prévoir un possible retour à une croissance positive de cet indicateur sur l'ensemble de son exercice décalé 2018.

L'action a fini sur un gain de 3,5%.

Le volume a représenté 7,4 milliards de titres échangés, en deçà de la moyenne de 8,3 milliards des 20 dernières séances, selon des données de Thomson Reuters.

Les déclarations du patron de la Fed ont en revanche stimulé le dollar, dont l'indice a inscrit un pic de trois semaines de 90,498 face à un panier de six devises de référence, alors qu'il était au plus bas depuis trois ans voici plus d'une semaine.

L'euro a touché un plus bas de trois semaines contre le dollar et s'il enfonce le seuil de 1,2200, le prochain en vue se situera à 1,2075, estime James Chen (Forex.com).

La hausse du dollar a pesé sur le marché pétrolier et sur l'or, dont le contrat d'avril a laissé 1,1% à 1.318,60 dollars l'once.

Sur le marché obligataire, la courbe des rendements s'est aplatie, conséquence là encore du discours de Powell, qu'il renouvellera jeudi devant la commission bancaire du Sénat.

Le spread entre le papier à cinq ans et celui à 30 ans a diminué de trois points de base (pdb) à 51 pdb, restant au-dessus du plus bas d'une dizaine d'années de 40 pdb touché le 1er février, selon des données de Tradeweb.

(avec Saqib Iqbal Ahmed et Gertrude Chavez-Dreyfuss et Richard Leong)

par Sruthi Shankar et Caroline Valetkevitch