Le concepteur de parfums sous licence a été porté l'an dernier par le succès de Montblanc (groupe Richemont), la relance des parfums de Rochas et des ventes supérieures aux attentes pour les nouveaux jus de la marque américaine Coach, jugée très prometteuse.

A l'inverse, la dynamique n'a pas pris chez Balmain et le groupe a proposé au fonds qatari Mayhoola, propriétaire de la griffe, de reprendre avec un an d'avance la licence qu'Interparfums détenait depuis 2012.

Les ventes de la marque, dernière du portefeuille d'Interparfums, ont chuté de 21% à 2016 à 3,8 millions d'euros et les livraisons aux distributeurs cesseront le 31 mars.

"Nous n'avons pas réussi à développer suffisamment cette marque, qui doit être plus élitiste et ne correspond pas à notre créneau", a précisé mardi le PDG d'Interparfums, Philippe Benacin, lors d'une conférence de presse.

Par ailleurs, une charge pour dépréciation de 5,1 millions d'euros a été prise sur les parfums Karl Lagerfeld, dont les ventes ont chuté de 37% en 2016 après un décrochage de 43% en 2015.

Concernant Rochas, rachetée en 2015, Interparfums a précisé que le choix d'intégrer en interne la mode masculine pourrait être revu à moyen terme et qu'un passage vers un modèle de licences - existant pour la mode féminine - pourrait être envisagé.

"C'est un très bon test pour voir de l'intérieur comment fonctionne la mode. Mais le marché est étroit, imprévisible et ses coûts de fonctionnement sont élevés", a indiqué le PDG, prévoyant de "continuer pendant deux ou trois collections et voir comment cela évolue".

Il mise en revanche sur la mode de Rochas pour accroître la visibilité de ses parfums.

Le résultat opérationnel d'Interparfums a grimpé de 9% en 2016 à 49,7 millions d'euros, pour une marge qui a résisté à 13,6% (après 14,0% en 2015) malgré des dépenses publicitaires élevées et des effets de change moins favorables qu'au cours de l'exercice précédent.

Pour 2017, le groupe a confirmé sa prévision de chiffre d'affaires compris entre 385 et 390 millions d'euros et de marge opérationnelle de 13,0% à 13,5%.

Ces chiffres ont été bien accueillis, les analystes saluant des résultats solides et légèrement supérieurs aux attentes.

Interparfums, qui a franchi le cap du milliard d'euros de capitalisation boursière, voit son titre progresser de 1,94% à 28,85 euros à 13h20, alors que le SBF 120 perd 0,5%.

Le bénéfice net part du groupe a progressé de 11% à 32,4 millions d'euros et le dividende a été porté à 0,55 euro (0,50 euro un an auparavant), en hausse de 21% en tenant compte de l'attribution d'actions gratuites effectuée en juin 2016.

Une nouvelle attribution gratuite d'actions aura lieu en juin 2017, pour la 18e année consécutive.

Le groupe a précisé qu'il saisirait "toute opportunité de croissance externe pour utiliser intelligemment sa trésorerie" nette, qui totalisait 160 millions d'euros à la fin 2016.

(Edité par Dominique Rodriguez)

par Pascale Denis