Le titre du groupe suisse perd 5,12% à 81,50 francs vers 11h30 GMT, deuxième plus forte baisse de l'indice des valeurs européennes Stoxx 600, qui est stable (+0,07%).

Les horlogers de luxe sont confrontés à une baisse de la demande à Hong Kong et aux Etats-Unis, leurs principaux marchés, mais le marché de la Chine continentale semble afficher une reprise durable.

Le numéro deux mondial du luxe derrière LVMH s'est montré prudent vendredi.

"La volatilité et les incertitudes vont probablement perdurer dans l'environnement économique et géopolitique", a indiqué le groupe dans un communiqué.

Le président et principal actionnaire du groupe Johann Rupert s'est refusé à communiquer des objectifs chiffrés, en raison notamment des incertitudes pesant sur le secteur.

Il a dit être confiant dans le potentiel à long terme des produits de luxe parce que les Chinois -une clientèle cruciale- continueraient à voyager et contribueraient à la reprise en Europe.

Le directeur financier, Gary Saage, qui partira à la retraite en juillet, a estimé qu'il était encore trop tôt pour dire que le pire sur le marché hong-kongais était déjà passé.

CHUTE DES VENTES

LVMH a annoncé le mois dernier des ventes de montres et de joaillerie en hausse de 11% au premier trimestre, soutenues par la demande aux Etats-Unis et en Asie.

Les ventes de Richemont ont baissé de 4% à taux de change constants pour l'exercice clos en mars, en deçà des attentes des analystes, mais se sont nettement améliorées au second semestre grâce à la reprise aux Etats-Unis et à une solide croissance en Chine.

Aux taux de changes actuels, les ventes s'affichent également en recul, de 4% à 10,65 milliards d'euros, un chiffre légèrement inférieur aux 10,68 milliards d'euros attendus par les analystes.

En dépit d'une baisse de 46% du bénéfice net annuel par rapport à l'exercice précédent, le groupe a annoncé un nouveau rachat d'actions et dit proposer relever le dividende de 6% à 1,80 franc par action.

"Les perspectives de croissance du chiffre d'affaires et de marge restent incertaines au vu du manque de visibilité sur le cycle de reprise des montres et des défis structurels", a commenté Thomas Chauvet, analyste chez Citi, dont la recommandation sur le titre est "Neutre".

Les ventes de joaillerie, qui représentent 39% du chiffre d'affaires du groupe, principalement celles des marques Cartier et Van Cleef & Arpels, ont crû de 7% à taux de change constants, contre 8% pour l'exercice 2015/2016.

Les ventes de montres, qui contribuent à hauteur de 41% au CA, dont celles de Piaget et de IWC, ont continué de baisser, affichant un recul de 15% après une baisse de 8% pour l'exercice précédent, pénalisées par les rachats de stocks.

Le bénéfice net est ressorti en baisse de 46% à 1,21 milliard d'euros alors que les analystes tablaient sur 1,34 milliard d'euros.

Le bénéfice net de l'exercice précédent avait notamment été gonflé par le résultat exceptionnel de 639 millions d'euros lié à la fusion en de sa filiale Net-à-Porter avec Yoox.

La marge d'exploitation a baissé à 16,6%, contre 18,6% un an plus tôt, un recul auquel Richemont dit vouloir répondre avec des mesures de réductions de coûts et un remaniement de son état-major.

(Silke Koltrowitz, Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Juliette Rouillon)