Francfort (awp/afp) - Le champion mondial de l'automobile haut de gamme, l'allemand Daimler, a relevé mercredi ses ambitions pour l'exercice en cours après un début d'année sur les chapeaux de roues, encore meilleur qu'escompté par les analystes.

"Nous avons très bien commencé l'année 2017 et réussi à embrayer sur une année 2016 record", s'est réjoui Bodo Uebber, directeur financier du groupe, lors d'une conférence de presse téléphonique.

Pour l'exercice en cours, le groupe de Stuttgart (sud-ouest) vise désormais une "nette hausse" de son chiffre d'affaires et de son bénéfice opérationnel (Ebit), jusqu'ici attendus en légère progression, un optimisme qui repose selon M. Uebber sur l'"excellent premier trimestre" du constructeur.

Entre janvier et mars, Daimler a dégagé un bénéfice net part du groupe multiplié par deux sur un an, de 2,7 milliards d'euros. Les analystes interrogés par le fournisseur de services financiers Factset misaient sur un bénéfice net de 2,38 milliards d'euros.

Soutenu par la progression de 14% des ventes de voitures Mercedes-Benz et Smart, sur fond de forte demande pour la Classe E et les 4x4 citadins de la marque à l'étoile, le chiffre d'affaires a crû de 11% à 38,8 milliards d'euros, là aussi plus qu'anticipé par les experts.

La division de poids lourds a en revanche continué de pâtir des difficultés rencontrés sur certains marchés (Turquie, Amérique du Nord, Brésil), avec des ventes en repli de 11% sur un an.

A l'échelon opérationnel, le résultat (Ebit) du groupe a enregistré un bond de 87% à environ 4 milliards d'euros, comme déjà dévoilé mi-avril par le constructeur.

Cette performance est due en partie à un effet positif de 183 millions d'euros lié à l'entrée d'investisseurs asiatiques et du géant américain Intel dans le groupe de cartographie Here, dont Daimler est actionnaire aux côtés de BMW et Audi.

Cet élément exceptionnel a d'ailleurs également permis à BMW d'annoncer un bénéfice avant impôts au premier trimestre supérieur aux attentes. Le groupe munichois a dû abandonner sa couronne de roi des ventes de voitures premium à Mercedes-Benz en 2016.

Des effets de change favorables, des cessions immobilières au Japon et 240 millions d'euros reçus après l'annulation d'un investissement dans le chinois BAIC Motor ont également fourni un coup de pouce à Daimler.

Le groupe "est en route vers un nouveau record annuel", estime Frank Schwope, spécialiste automobile de la banque Nord/LB, pour qui le relèvement des prévisions pour 2017 "n'est pas vraiment surprenant étant donné les chiffres de ventes des trois premiers mois de l'année".

A la Bourse de Francfort, vers 09H40 GMT, l'action de Daimler reculait de 0,49% à 68,36 euros dans un marché à l'équilibre, alors que le scandale du diesel continue de susciter des remous au sein de l'industrie automobile.

Après Volkswagen, Renault et Fiat-Chrysler, le constructeur PSA est à son tour visé par une enquête de la justice française sur des soupçons de "tromperie" dans les dispositifs de contrôle aux émissions polluantes de véhicules diesel.

Daimler n'est pas épargné : les autorités américaines mais aussi le parquet de Stuttgart mènent des investigations sur une possible manipulation de ses valeurs d'émissions. Un sujet très sensible sur lequel Daimler a choisi de communiquer de manière "conservative", se limitant à assurer de sa collaboration entière avec les autorités.

Dans son rapport financier trimestriel, l'allemand fait néanmoins savoir qu'il n'exclut pas de lourdes charges financières en raison des diverses enquêtes dont il fait l'objet. Le scandale du diesel a déjà coûté plus de 20 milliards d'euros à son compatriote Volkswagen.

afp/rp