Comme ses concurrents, le propriétaire des barres chocolatées KitKat et des soupes Maggi, entre autres, souffre de la tendance des consommateurs à se détourner des aliments conditionnés pour privilégier des produits frais.

Face à cette nouvelle donne, Nestlé a pris une série de mesures, dont un programme de réduction des coûts, la vente de marques jugées insuffisamment performantes et un accent mis sur l'innovation.

Le géant suisse de l'agroalimentaire a confirmé son objectif d'une croissance organique de ses ventes de 2% à 4% cette année et d'une amélioration de sa marge d'exploitation. Il se voit toujours atteindre d'ici 2020 une croissance organique dans le milieu d'une fourchette à un chiffre.

Il a aussi confirmé sa prévision de coûts de restructuration de l'ordre de 700 millions de francs suisses (584 millions d'euros) cette année.

Sur la période janvier-mars, la croissance organique du chiffre d'affaires, soit hors effets de change et modifications du périmètre, s'est élevée à 2,8%, contre +1,9% au quatrième trimestre 2017 et un consensus des analystes interrogés par Reuters de 2,5%.

Mercredi, le français Danone, un des principaux concurrents du groupe de Vevey, a également publié une croissance de son chiffre d'affaires plus forte que prévu au premier trimestre et confirmé ses objectifs 2018.

Unilever a aussi confirmé ses objectifs jeudi mais ses ventes trimestrielles ont en revanche été conformes aux attentes.

LES VENTES GRIMPENT EN ASIE ET AUX USA

Pour Nestlé, la croissance des volumes s'est établie à 2,6% au premier trimestre, contre 1,2% sur les trois mois précédents.

En revanche, les prix du groupe n'ont augmenté que de 0,2%. La pression qui existe en la matière est illustrée par le différend qui oppose Nestlé à nombre de distributeurs européens.

"Nous sommes heureux d'annoncer un début d'année solide, avec une contribution à la croissance de toutes les régions. La croissance des volumes s'est sensiblement améliorée, alors que l’adaptation des prix reste modérée", a dit Mark Schneider, le directeur général, cité dans un communiqué.

La croissance a été de 4,7% en Asie au premier trimestre et de 1,2% dans la zone Amériques, des taux qui marquent une accélération par rapport au quatrième trimestre 2017. En revanche, sous le coup de la baisse des prix, la croissance a ralenti à 2,2% dans la région Europe, Moyen-Orient, Afrique (EMEA).

Jon Cox, analyste de Kepler Cheuvreux, juge que ces chiffres de ventes sont meilleurs que ce qu'il redoutait. Il salue en particulier l'amélioration enregistrée aux Etats-Unis.

"Cependant, nous sommes désormais dans la phase d'exécution des efforts pour accélérer les ventes", dit-il. "Même s'il y a une amélioration, il est évident qu'il va falloir du temps pour accélérer les ventes d'un groupe de la taille de Nestlé."

Jean-Philippe Bertschy, de Vontobel, pense pour sa part que les pressions déflationnistes au Brésil et en Europe ont pesé sur les prix mais que les résultats légèrement meilleurs que prévus publiés jeudi devraient convenir au marché.

Le titre Nestlé, qui a perdu environ 10% depuis le début de l'année, gagne 0,1% après une heure d'échanges en Bourse de Zurich, alors que l'indice du secteur agroalimentaire européen cède 0,15% au même moment.

(Benoit Van Overstraeten et Bertrand Boucey pour le service français)

par Silke Koltrowitz

Valeurs citées dans l'article : Danone, Nestlé