Wellington (awp/afp) - Le géant laitier néo-zélandais Fonterra a annoncé vendredi avoir été condamné à verser à son rival français Danone l'équivalent de 105 millions d'euros d'indemnités après une fausse alerte au botulisme en 2013 concernant des laits pour enfants.

Les craintes de contamination des produits Fonterra entrant dans la composition de laits maternisés avaient provoqué un rappel planétaire, y compris de produits de la marque Danone. Les craintes s'étaient révélées infondées et le groupe agroalimentaire français avait demandé réparation en justice.

"Nous pouvons confirmer qu'il s'agit du montant des indemnités. Nous sommes en train d'évaluer les implications financières de cette somme pour Fonterra", a déclaré dans un communiqué l'ancien fournisseur de Danone et premier exportateur mondial de produits laitiers.

Fonterra avait révélé début août 2013 que trois lots de petit-lait (lactosérum) - utilisé pour la fabrication de laits maternisés et de boissons pour les sportifs - contenaient une bactérie pouvant causer le botulisme, une intoxication susceptible de provoquer la paralysie, voire la mort.

Il s'était avéré par la suite que la bactérie détectée était en réalité la Clostridium sporogenes, qui est inoffensive. Danone avait rompu son contrat avec Fonterra.

Le français avait estimé en 2014 que cet épisode lui avait coûté 300 millions d'euros de bénéfice opérationnel et 370 millions d'euros de chiffre d'affaires.

Danone avait saisi la justice néo-zélandaise et singapourienne. On ignorait dans l'immédiat quel tribunal a ordonné le versement des dommages et intérêts.

Le groupe français a souligné vendredi qu'il était important que Fonterra réponde des dysfonctionnements ayant conduit à l'alerte.

"Danone salue cette décision d'arbitrage qui garantit que les leçons de la crise ne seront pas oubliées", a dit l'entreprise dans un communiqué. "Danone considère que cet arbitrage conforte la validité de ses poursuites judiciaires contre Fonterra, y compris pour se faire le champion des normes de sécurité alimentaire les plus élevées".

Le lait maternisé avait été retiré par précaution des rayons à travers le monde, en particulier dans le lucratif marché chinois.

Le titre Fonterra a été suspendu en Bourse avant l'annonce de la décision judiciaire. Le directeur général de Fonterra, Theo Spierings, a assuré qu'elle n'aurait pas de conséquence à long terme sur l'entreprise.

"La situation financière de Fonterra reste solide et les dommages et intérêts n'affecteront pas nos capacités opérationnelles".

En septembre, Fonterra avait annoncé un bénéfice net annuel de 745 millions de dollars néo-zélandais, en recul de 11% sur un an.

La coopérative néo-zélandaise, qui emploie 22.000 personnes dans le monde, exporte la quasi-totalité de sa production, principalement vers la Chine. Elle rassemble 10.000 producteurs.

afp/jh