Dassault, constructeur du Rafale, et Airbus, partenaire de l'Eurofighter, n'ont toutefois pas encore précisé qui pilotera le projet.

Celui-ci comprendra un avion de combat de nouvelle génération, des drones, de futurs missiles de croisière et la flotte d’avions existants qui sera encore en service après 2040.

"Nous restons concurrents, donc ce n'était pas forcément évident de nous asseoir à la même table et de décider de le faire ensemble", a déclaré Dirk Hoke, patron d'Airbus Defence and Space, à des journalistes lors d'un point de presse au salon aéronautique ILA de Berlin.

A ses côtés, le PDG de Dassault Aviation Eric Trappier a dit que les deux partenaires choisiraient celui ayant les meilleures compétences pour piloter chaque partie du projet FCAS, qui sera connecté à des avions de mission, des satellites, des systèmes de l'Otan et des systèmes de combat terrestres et navals.

Quatre groupes européens, dont le français Thales, ont annoncé mardi leur intention de coopérer pour doter le futur drone de surveillance européen MALE (Moyenne altitude, longue endurance) de fonctions avancées de traitement de données et de communications.

Airbus et Dassault Aviation attendent maintenant que les gouvernements français et allemand leur fournissent le cahier des charges du programme.

Paris et Berlin signeront un document en fixant les grandes lignes en marge du salon ILA, a-t-on appris mardi de sources militaires.

SOUVERAINETÉ

Airbus et Dassault ont décidé de s'allier pour garantir que l'Europe conserve le contrôle de ses futurs systèmes d'armement, a dit Eric Trappier.

"Je ne pense pas qu'on puisse contribuer à notre autonomie stratégique si d'autres pays européens achètent sur étagère du matériel américain", a-t-il déclaré.

Si l'Allemagne décide remplacer ses Tornado par des F-35 américain, le projet FCAS ne sera plus faisable, a observé de son côté Dirk Hoke.

Le futur avion de combat ne sera pas une copie du F-35 mais sera plus ambitieux, a souligné Eric Trappier.

A l'ouverture du salon, entre deux grosses averses, la chancelière Angela Merkel a dit voir dans l'événement, organisé avec la France comme invitée d'honneur, un symbole de coopération rapprochée entre Paris et Berlin.

La ministre de la Défense Florence Parly se rendra jeudi au salon ILA.

(Avec Dominique Rodriguez, Wilfrid Exbrayat et Cyril Altmeyer à Paris)

par Victoria Bryan