"L'expérience a montré que si on veut qu'un projet de défense réussisse, il faut que quelqu'un en soit le responsable, le leader", déclare Eric Trappier dans un entretien accordé à l'hebdomadaire allemand.

La France et l'Allemagne devraient annoncer les premiers détails sur le futur successeur du Rafale (construit par Dassault), de l'Eurofighter (construit par Airbus, BAE Systems et Leonardo) et du Gripen suédois lors du salon aéronautique ILA qui se tient à Berlin du 25 au 29 avril.

"Nous pouvons prendre le rôle principal", a ajouté Eric Trappier, cité par WirtschaftsWoche.

"Le fait est que nous sommes la seule entreprise en Europe à pouvoir construire un avion de combat complet de A à Z et que nous sommes les seuls à avoir 70 ans d'expérience et de compétences", a-t-il fait valoir.

Il a dit ne pas s'attendre à une opposition d'Airbus si le groupe européen ne devait avoir qu'un rôle secondaire dans le projet, selon le magazine.

Le directeur général d'Airbus Defence and Space, Dirk Hoke, a également revendiqué l'année dernière le rôle principal dans le programme, au regard de l'importance du projet pour l'industrie aérospatiale européenne.

"C'est un programme conjoint franco-allemand, et il est évident pour tout le monde dans le secteur qu'il doit aussi s'agir d'un effort conjoint de l'industrie", a déclaré le porte-parole d'Airbus, Florian Taitsch, à la question de savoir ce qu'il pensait des propos de Eric Trappier.

Un porte-parole du ministère allemand de la Défense s'est abstenu de tout commentaire.

(Maria Sheahan, avec Andrea Shalal; Claude Chendjou pour le service français, édité par Bertrand Boucey)

Valeurs citées dans l'article : Airbus SE, Safran, Thales, Dassault Aviation, Leonardo, BAE Systems