Le Bourget (awp/afp) - Le Premier ministre Edouard Philippe a promis vendredi au Salon du Bourget que le gouvernement maintiendrait l'objectif fixé par Emmanuel Macron de consacrer 2% du PIB au budget de la Défense d'ici à 2025, malgré les contraintes budgétaires.

"Je confirme que la France augmentera de façon significative son effort en faveur de la Défense pour atteindre 2% du PIB en 2025", a déclaré le Premier ministre devant les dirigeants de grands groupes aéronautiques et aérospatiaux, à l'issue d'une visite de plusieurs heures au Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) du Bourget (Seine-Saint-Denis). Cette promesse figurait dans le programme d'Emmanuel Macron pour l'élection présidentielle.

"C'est un engagement fort du président de la République, il sera évidemment tenu", a-t-il ajouté sans donner plus de détails sur le calendrier ni l'application de cet objectif. "Dans un monde aussi instable, dans un monde où s'accumulent les dangers, les Français ne comprendraient pas que nous ne fassions pas cet effort pour leur sécurité", a-t-il dit.

Le Premier ministre a également assuré, lors d'une allocution aux responsables du secteur, que durant les cinq prochaines années, 1,9 milliard d'euros serait attribué au secteur aéronautique dans le cadre du Programme d'investissements d'avenir (PIA).

Des instances de concertation des secteurs aéronautique et spatial seront également réunies "avant la fin de l'année" pour "définir une stratégie commune, forte, ambitieuse, et souder encore plus l'équipe de France de l'aéronautique et du spatial", a-t-il encore affirmé.

La bataille s'annonce toutefois compliquée pour atteindre l'objectif des 2% en 2025, sur fond de contrainte budgétaire générale pour contenir les déficits et alors que la nouvelle ministre des Armées Florence Parly, qui fut secrétaire d'État au Budget dans le gouvernement Jospin (2000-02) se retrouve à devoir gérer des gels de crédits à hauteur de 2,7 milliards d'euros pour 2017.

Accompagné de la ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation Frédérique Vidal et de Mme Parly, Edouard Philippe avait auparavant déambulé pendant près de trois heures dans les allées du salon, passant en revue les différents stands, dont celui d'Airbus, de l'Agence spatiale européenne (ESA), du Centre national d'études spatiales (Cnes), du groupe Arianespace, de Dassault Aviation, Safran...

Prototypes de drones, maquettes de futurs aéronefs, nouveaux sièges d'avions de ligne lui ont été présentés. Le Premier ministre est également monté à bord du Rafale, ainsi que du Falcon 8X de Dassault Aviation.

La délégation a enfin terminé son parcours par une visite au stand du ministère des Armées, où elle a reçu un briefing sur le nouveau Rafale F3-R, l'utilisation de l'intelligence artificielle en opération, et les futures innovations technologiques de l'armée de l'Air. Avant de se voir présenter les nouveaux modèles de missiles du groupe français MBDA.

Comme Emmanuel Macron lundi, le Premier ministre a aussi eu droit à sa rencontre avec le spationaute français Thomas Pesquet, qui lui a offert une photo encadrée de la station spatiale internationale, dont il est revenu il y a trois semaines. "Déjà prêt à repartir?", a plaisanté Édouard Philippe.

Le Premier ministre devait ensuite se rendre à un déjeuner avec des dirigeants de grands groupes aéronautiques, durant lequel il doit assister à une démonstration de Rafale.

afp/al