En termes de progression, les actions allemandes affichent une évolution positive de près de 5,2%, surperformant sensiblement l’indice parisien, qui ne gagne que 4,25% depuis le 1er janvier. Il convient de s’intéresser aux différentes contributions de cette évolution pour tenter d’en tirer quelques enseignements. 




Dans le haut du tableau, trois valeurs se distinguent nettement de par leurs variations. Le trio de tête est composé de la compagnie aérienne Deutsche Lufthansa, de l’électricien RWE et de l’équipementier sportif Adidas. On peut d’ores et déjà remarquer qu’aucun secteur ne se démarque. De ce fait, la performance positive de l’indice allemand est jusqu’à présent davantage expliquée par des contributions individuelles, d’ordres microéconomiques, que par la participation d’un secteur tout entier.

1)      En premier lieu, Lufthansa s’est apprécié de près de 30% cette année. Nous pouvons relever différents catalyseurs qui ont permis au titre de réaliser ces gains. Tout d’abord, la compagnie aérienne et le syndicat des pilotes Cokpit sont enfin parvenus à trouver un accord pour mettre fin à un conflit social qui durait depuis des années. A cela s’ajoute des rumeurs en janvier sur un potentiel rapprochement du transporteur allemand avec la compagnie aérienne des Emirats arabes unis, Etihad Airways, qui a finalement débouché sur une coopération entre les deux groupes.
 
2)      En ce qui concerne RWE, l’action a été portée à la fois par des perspectives solides mais aussi par des rumeurs de cession de sa filiale d’énergies renouvelables, Innogy, au groupe français Engie. Le deuxième groupe énergétique allemand gagne ainsi 29,5% depuis le 1er janvier.
 
3)      Enfin, la troisième place revient à Adidas, qui grimpe d’un peu plus de 18,5%. Le marché s’est montré enthousiaste aux résultats de l’équipementier sportif, qui a battu le consensus en 2016, en dévoilant des bénéfices en forte hausse. Les cours ont d’autant plus été soutenus que le groupe se montre confiant pour 2017. Preuve en est, Adidas a récemment relevé ses objectifs de ventes dans un contexte où ses parts de marché progressent aux Etats-Unis, mettant la pression sur ses principaux concurrents, Nike et Under Armour.

Au contraire, les pires performances se cristallisent autour d’un secteur, celui de la construction l’automobile. Ainsi Daimler et BMW occupent les dernières places de l’indice, en perdant respectivement 6,30% et 5,3% depuis le début de l’année. Bien que les deux groupes aient publié des résultats trimestriels robustes, dans un marché plutôt bien orienté, les cours ne parviennent pas à amorcer une dynamique haussière. Ce qui semble donc être une anomalie peut être en partie expliquée par un effet « Trump ». L’industrie automobile allemande a souffert en début d’année des propos du Président des Etats-Unis, qui menace de pénaliser les exportations allemandes, en taxant lourdement les véhicules en provenance du Mexique, où sont implantés les constructeurs allemands.  


 Indice de Volatilité du DAX 


Sur le front de la volatilité, deux dynamiques distinctes sont observables. Au regard du Dax Volatility Index (voir graphique ci-dessus), les trois premiers mois de l’année se sont caractérisées par une baisse progressive de la volatilité. Le premier trimestre a été marqué par une bonne appréciation de la situation économique de la part des investisseurs, qui ont assimilé les évènements marquants de 2016, tels que le Brexit et l’élection de Trump. En outre, il convient de relever que les marchés européens ont été rassurés par Mario Draghi, qui, dans un environnement de normalisation de la politique monétaire américaine, a réitéré que la Banque Centrale Européenne ne relèvera pas ses taux directeurs avant la fin de son programme d’achats d’actifs.

En revanche, le mois d’avril s’est accompagné d’un retour de l’aversion au risque, se traduisant par une montée croissante de la volatilité. Le Dax Volatility Index a ainsi grimpé de près de 100% par rapport à son plus bas de l’année. En cause, les élections présidentielles françaises dont l’issue reste incertaine. Les allemands seront donc attentifs aux résultats du premier tour, qui esquissera l’avenir de l’Union Européenne. De plus, les incertitudes géopolitiques entourant les interventions américaines en Syrie, mais aussi l’escalade des tensions en Corée du Nord, constituent un facteur de plus au stress des opérateurs.

Graphiquement, en données journalières, la tendance en cours haussière est incontestable. En effet, il convient de souligner que les pics et les creux sont de plus en plus hauts et que les moyennes mobiles journalières restent orientées à la hausse. Toutefois, l’indice allemand a amorcé une phase de consolidation après avoir brièvement dépassé les 12 300 points au début de mois. A court terme, tant que les cours resteront enfermés entre cette borne haute et le niveau des 11 800 points, la neutralité prévaudra. Compte tenu de l’atmosphère de plus en plus volatile, les écarts de cours dans les prochaines séances peuvent être brusques. La tendance est donc à l’allègement des expositions, les investisseurs ne souhaitant prendre aucune prise de risque pour le moment.