Zhejiang Geely Holding Group, qui contrôle le constructeur Geely Automobile basé à Hong Kong et le suédois Volvo Car Group, va aussi reprendre 51% du capital de la filiale de Proton, Lotus, ont dit les deux entreprises.

"Proton restera toujours une voiture nationale et une source de fierté car Proton gardera une part majoritaire de 50,1%", a déclaré le vice-ministre des finances malaisien, Johari Abdul Ghani, lors d'une conférence de presse.

"Notre très chère marque a maintenant une véritable chance de faire un retour en force", a-t-il ajouté.

Le montant de la transaction n'a pas été précisé mais un communiqué de DRB-Hicom indique qu'un accord avec Geely devrait être signé en juillet.

Proton, créé en 1983 par l'ancien Premier ministre malaisien Mahathir Mohamad, Proton a subi de plein fouet la concurrence des constructeurs étrangers et a bénéficié l'an dernier d'une aide publique de 1,5 milliard de ringgit (312 millions d'euros) en échange d'un engagement à poursuivre son redressement et à trouver un partenaire étranger.

Après avoir atteint un pic de 74% en 1993, la part de marché de Proton en Malaisie est revenue à environ 15% aujourd'hui, le constructeur ayant notamment pâti d'un piètre service après-vente et de la concurrence des marques étrangères.

Les constructeurs chinois considèrent de plus en plus l'Asie du Sud-Est comme un débouché potentiel grâce à l'amélioration de leur savoir-faire technologique et de la qualité de leurs voitures.

SAIC Motor a ainsi construit une usine en Indonésie en 2015 et avait créé une co-entreprise en Thaïlande trois ans auparavant. Dongfeng Motor, actionnaire à hauteur de 13% environ du groupe PSA, s'intéresse aussi à la région.

"Les constructeurs japonais dominent le marché automobile en Asie du sud-est et rendent la vie difficile aux nouveaux arrivants. L'opération permet à Geely de se doter d'un réseau de distribution déjà constitué", a dit Yale Zhong qui dirige le cabinet de consultants Automotive Foresight, basé à Shanghai.

"Geely peut injecter dans le réseau Proton de meilleures technologies et des voitures de meilleure qualité développé avec l'aide de Volvo."

Parmi les autres candidats à la reprise de Proton, figuraient, outre Geely et PSA, Renault et le japonais Suzuki Motors.

(Rozanna Latiff et Norihiko Shirouzu, Marc Joanny pour le service français, édité par Benoît van Overstraeten)

Valeurs citées dans l'article : Peugeot, Renault, Dongfeng Motor Group Co. Ltd, DRB-Hicom Berhad