Cette annonce n'empêche pas le titre E.ON d'afficher la plus forte hausse de l'indice Euro Stoxx 50 avec, vers 13h30 GMT, un gain de 4,15% à 7,39 euros alors que l'indice regroupant les "utilities" européennes prenait 0,36%.

La bonne tenue de l'action s'explique surtout par le soulagement des investisseurs de voir E.ON confirmer ses prévisions 2017, soit un résultat d'exploitation ajusté compris entre 2,8 et 3,1 milliards d'euros et un bénéfice net ajusté allant de 1,2 à 1,45 milliard.

A l'instar de son concurrent allemand RWE, E.ON a entrepris l'an dernier la plus vaste restructuration de son histoire en se scindant en deux pour mieux s'adapter à l'engouement pour les énergies renouvelables, la chute des prix de gros de l'électricité et la décision de l'Allemagne d'en finir avec le nucléaire d'ici 2022.

E.ON a gardé les activités énergies renouvelables, les réseaux et les services tandis que la production d'électricité classique et le négoce énergétique ont été versés dans une nouvelle entité appelée Uniper, encore détenue à 46,65% par E.ON.

Cette dernière a également publié ses résultats du premier trimestre, marqués par une baisse moins marquée que prévu de son bénéfice opérationnel du fait de réduction des coûts. L'action Uniper avançait de 1,66% à 16,49 euros.

MENACE DE PLAFOND SUR LES PRIX EN GRANDE-BRETAGNE

Contrairement à Enel, RWE a conservé la production traditionnelle d'électricité et placé dans une nouvelle entité, Innogy, ses anciennes activités de réseaux, de distribution et d'énergies renouvelables.

E.ON est désormais le numéro deux de son secteur derrière Innogy, encore détenu à 76,8% par RWE, tandis que des analystes et des investisseurs ont estimé fin mars que les chances de voir RWE racheter Uniper s'étaient accrues.

Lors d'une conférence de presse, Marc Spieker, directeur général d'E.ON, a déclaré que le groupe allait multiplier les efforts pour augmenter sa clientèle en Grande-Bretagne, marché caractérisé par une concurrence accrue et par une hausse des coûts induite par la chute de livre à la suite du "Brexit".

En outre, la Première ministre britannique Theresa May s'est engagée dans la journée à plafonner les prix de l'énergie pour les ménages si elle remporte les élections législatives du 8 juin.

Le Parti conservateur britannique dirigé par Theresa May dispose d'une avance record de 22 points sur le Parti travailliste en vue de ce scrutin, selon un sondage de l'institut ICM publié lundi par le Guardian.

Contribuant à hauteur de 16% du bénéfice opérationnel ajusté total d'E.ON, le résultat des activités britanniques du groupe ont plongé de 43% à 161 millions d'euros sur le premier trimestre.

Sur la période, le bénéfice d'exploitation (Ebit) total a fondu de plus d'un tiers à 1,04 milliard d'euros alors que les analystes interrogés par Reuters attendaient en moyenne 1,07 milliard.

(Bertrand Boucey et Benoît Van Overstraeten pour le service français)

par Christoph Steitz

Valeurs citées dans l'article : RWE AG, E.ON SE, Uniper SE, Innogy SE