L'électricien public a précisé qu'il utiliserait ses propres terrains et travaillerait avec le gouvernement afin de libérer une partie des surfaces foncières - 25.000 à 30.000 hectares - nécessaires à la réalisation de son plan.

Evoquant "une nouvelle frontière" pour EDF, son PDG Jean-Bernard Lévy a souligné lors d'une conférence de presse "l'accélération formidable du solaire (...) compte tenu de la baisse extraordinaire des prix des cellules photovoltaïques".

Nicolas Hulot, le ministre de la Transition écologique et solidaire, a par ailleurs annoncé lundi qu'il portait le volume des appels d'offres photovoltaïques à 2,45 GW par an, soit 1 GW de plus que précédemment, la France s'étant fixé en 2016 comme objectif d'atteindre une capacité solaire comprise entre 18,2 et 20,2 GW en 2023.

Au 30 juin, le pays comptait 7,4 GW de capacités de production photovoltaïques, dont seulement 200 mégawatts chez EDF. Le solaire n'a représenté que 1,6% de la production d'électricité française en 2016, contre 6,2% en Allemagne et 2,5% en Grande-Bretagne, a souligné le groupe.

"Bien évidemment, une part importante des investissements proviendra de nos partenaires - des investisseurs ou des banques - qui vont nous prêter de l'argent", a indiqué Jean-Bernard Lévy.

"Nous pensons être parfaitement en mesure de financer tous nos projets d'investissements - dont le plan solaire - sur la base de notre bilan, mais avec un financement de projet adapté à chaque projet", a-t-il ajouté. "Les 25 milliards d'euros, nous pouvons les dépenser sans toucher aux autres investissements d'EDF."

ETUDES SUR DE NOUVELLES CENTRALES NUCLÉAIRES

Le groupe n'a en particulier pas l'intention de modifier son programme de "grand carénage" destiné à rénover le parc nucléaire français, à augmenter le niveau de sûreté des réacteurs et à prolonger leur durée de fonctionnement au-delà de 40 ans, pour un coût estimé à 48 milliards d'euros (courants) sur la période 2014-2025.

Alors que le gouvernement doit préciser en 2018 la façon dont il compte baisser à 50% la part du nucléaire dans la production d'électricité en France, Jean-Bernard Lévy a déclaré qu'EDF répondait avec son plan au souhait de l'exécutif d'accélérer le développement des énergies renouvelables.

"(Atteindre) 50% du nucléaire, à un horizon que je ne veux pas qualifier mais qui n'est pas immédiat, c'est encore beaucoup ; le nucléaire est une grande industrie française, le grand carénage se poursuit, les études sur la construction de nouvelles centrales nucléaires se poursuivent et nous travaillons à l'EPR optimisé (...)", a-t-il toutefois souligné.

EDF a aussi indiqué que le développement de ses capacités de production solaire en France - majoritairement au sol, mais aussi en toitures - se ferait dans le cadre des appels d'offres décidés par le gouvernement.

Privilégiant la construction de centrales solaires de grande taille, le groupe souligne que celles-ci permettent de meilleures conditions de négociation sur les achats d'équipements et les travaux, des économies sur les coûts de construction ou encore une optimisation des coûts d'exploitation et de maintenance.

EDF estime que son plan permettra de créer "plusieurs dizaines de milliers d'emplois" en France en période de construction.

"Le potentiel de l'éolien français est plus limité", a également souligné Jean-Bernard Lévy, invoquant une "hostilité" de la population à l'égard des projets de toutes tailles.

Globalement, EDF veut doubler d'ici à 2030 (par rapport à 2014) la puissance installée nette de son parc d'énergies renouvelables, de 28 GW à plus de 50 GW.

Le groupe a déjà construit certaines des plus grandes centrales photovoltaïques au monde, au Brésil et à Dubaï notamment.

A la Bourse de Paris, l'action EDF a clôturé en repli de 2,52% à 11,015 euros, troisième plus forte baisse du SBF 120 (-0,19%).

(Edité par Dominique Rodriguez)

par Benjamin Mallet

Valeurs citées dans l'article : Engie, Electricité de France