PARIS (awp/afp) - Le Premier ministre Edouard Philippe a estimé dans le Journal du Dimanche qu'il n'y avait "pas de cagnotte fiscale" car les éventuelles recettes fiscales supplémentaires issues de la reprise économique serviraient d'abord à désendetter la France.

"Il n'y a pas de cagnotte quand depuis quarante ans on dépense bien plus qu'on ne gagne. S'il y a de bonnes nouvelles sur les recettes, ce sera un moyen d'accélérer notre désendettement", a déclaré le chef du gouvernement dans un entretien au JDD, comme pour déminer la montée d'un débat comme celui ayant affecté le gouvernement Jospin au début des années 2000.

Il a précisé être toujours "plutôt dans la logique" d'un taux de croissance de 1,7% en 2018, qui n'expose pas le pays à de "mauvaises nouvelles".

La dette publique de la France s'établissait à 2.226,1 milliards d'euros au troisième trimestre 2017, représentant 98,1% du Produit intérieur brut, au lieu de 99,1% le trimestre précédent.

L'Assemblée a voté en octobre de nouvelles règles de "bonne conduire" pour utiliser cette éventuelle "cagnotte" fiscale. Si la reprise est conjoncturelle, les nouvelles recettes serviront à réduire le déficit et la dette.

Le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin (issu de LR), avait défendu cet amendement de "responsabilité budgétaire qui prévoit dans le cas d'un surplus de recettes fiscales ou sociales (comment les) répartir pour éviter des débats que pourraient pousser quelques-uns".

Le Premier ministre a aussi affirmé au Journal du Dimanche qu'il y aurait de nouvelles cessions d'actifs outre celles déjà envisagées et que des projets de loi de privatisations étaient en préparation, sans préciser le calendrier.

"Sur d'éventuelles privatisations, qui exigeraient donc une loi, vous verrez dans le calendrier législatif au fur et à mesure qu'on les présentera", a-t-il ajouté.

L'Etat n'a pas encore pris de décision sur la privatisation de Groupe ADP, le gestionnaire des aéroports de Paris, ou de la Française des jeux (FDJ), a affirmé le 19 décembre le patron de l'Agence des participations de l'Etat, Martin Vial.

"En revanche, il est clair que le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, le Premier ministre et le président de la république ont pris une décision concernant un fonds pour l'innovation qui sera alimenté par 10 milliards d'euros de cession", a-t-il rappelé, évoquant de premières cessions effectuées pour "des titres d'Engie, des titres de Renault cet automne pour un peu plus de 2 milliards d'euros".

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