Ces dernières années, quand Ericsson toussait, Nokia avait tendance à s’enrhumer. Il faut dire que le Suédois avait habitué le marché à des publications décevantes, après une restructuration inaboutie dans un secteur qui était au creux de la vague. Ce matin, Ericsson paraît guéri et bien guéri, puisque le titre s’envole de plus de 17% en matinée à Stockholm, signant la plus forte progression d’un indice Stoxx Europe 600 à forte connotation suédoise puisque l’opérateur scandinave Telia occupe la seconde marche du podium sur une envolée de 9%. Les deux dossiers profitent de résultats trimestriels plus solides que le marché ne le prévoyait. Chez Ericsson, les analystes ont noté que la perte opérationnelle est bien plus réduite que prévu, grâce notamment à une marge brute solide. Les perspectives sont bonnes aux Etats-Unis, le principal marché du groupe, ce qui constitue une bonne nouvelle. Et plutôt ternes en Chine, mais c’était attendu.

Pour parvenir à redresser la barre, Ericsson a toutefois dû se lancer dans une sévère cure d’amaigrissement qui a laissé près 18.000 salariés sur le carreau depuis l’été 2017, pour ramener ses effectifs à 100.700 personnes fin 2017. Le groupe avait tardé à réagir par rapport à la concurrence, mais les efforts commencent semble-t-il à payer.

 
Depuis deux ans, les deux fournisseurs d'équipements de réseaux scandinaves sont à la peine en bourse


Et Nokia dans tout ça ? Avec une hausse de plus de 3% à 4,90 euros, le Finlandais profite du pouvoir de traction de son voisin suédois et devrait bénéficier des mêmes tendances de fond, notamment aux Etats-Unis. Malgré l’avance censée avoir été prise par Nokia sur Ericsson dans la restructuration, le comportement des deux titres sur le moyen terme n’est pas si différent, si l’on excepte les soubresauts récents. Le secteur continue toutefois à afficher une sousperformance par rapport au Stoxx Europe 600. La publication du jour pourrait changer le rapport de force entre Ericsson et Nokia auprès des analystes. Avant la publication, le Suédois n’était recommandé à l’achat que par 14% des bureaux d’études (4 sur 28 selon le consensus Thomson Reuters). Le Finlandais en revanche bénéficiait de 67% d’avis favorables (18 sur 27).