Le géant français de la pharmacie, qui a confirmé vendredi ses objectifs pour 2017, estime que le Dupixent devrait connaître un succès commercial après que ce dernier a reçu fin mars le feu vert de l'autorité sanitaire américaine pour être commercialisé.

Ce traitement contre l'eczéma, développé en partenariat avec l'américain Regeneron et considéré comme un important relais de croissance pour Sanofi, dispose d'un potentiel de ventes annuelles de plus de quatre milliards de dollars d'ici 2022, selon les estimations d'analystes compilées par Thomson Reuters.

"Les premières prises en charge sont très encourageantes", a déclaré Olivier Brandicourt, le directeur général de Sanofi, lors d'une conférence de presse téléphonique. "Nous avons beaucoup travaillé avec les organismes payeurs (assurance santé, ndlr) dans la perspective du lancement."

A la Bourse de Paris, l'action Sanofi affiche la deuxième plus forte hausse de l'indice CAC 40 après Renault.

A 10h00, le titre gagne 1,99% à 87,68 euros alors qu'au même moment le CAC progresse de 0,08%.

"Bien que le groupe ait maintenant des marges pour dégager des résultats au-dessus de ses attentes, Sanofi a raison d'attendre encore un peu avant de revoir à la hausse ses objectifs (...) Le diabète reste un segment de marché très incertain", soulignent dans une note les analystes de Bryan, Garnier & Co, ajoutant qu'il fallait attendre aussi les premiers résultats de la commercialisation du Depixent et du Kevzara, un nouveau traitement de la polyarthrite rhumatoïde de Sanofi.

DÉBUT D'ANNÉE "ENCOURAGEANT"

Pour le premier trimestre de l'année, le groupe a dégagé un chiffre d'affaires de 8,65 milliards d'euros en hausse de 8,6% à taux de change constants. Sur la période, son résultat net des activité a progressé de 1% à 1,79 milliard d'euros.

D'après le consensus réalisé par Inquiry Financial pour Reuters, les analystes attendaient en moyenne un chiffre d'affaires de 8,38 milliards d'euros et un résultat net des activités de 1,6 milliard.

Dans la médecine de spécialités, les revenus de Sanofi ont crû sur le trimestre de 15,5% tandis qu'ils ont augmenté de 42,7% dans la santé grand public avec l'acquisition des activités de l'allemand Boehringer Ingelheim.

Le groupe a en outre fait savoir qu'il prévoyait toujours pour cette année un bénéfice net par action (BNPA) des activités de stable à -3% en 2017. Au premier trimestre, ce BNPA est ressorti en hausse de 3% à 1,42 euro.

"Sanofi a réalisé un début d'année encourageant", a souligné Olivier Brandicourt, tout en invitant à ne pas extrapoler la performance du premier trimestre pour le reste de l'année.

Les analystes de Berenberg jugent toutefois que les ventes du Praluent, traitement du cholestérol dont la commercialisation outre-Atlantique est menacée par la justice américaine, sont inférieures aux attentes.

Très attendu sur le front des acquisitions, après ses deux échecs l'an dernier sur l'américain Medivation et le suisse Actelion, le patron de Sanofi n'a pas voulu faire de commentaires sur les cibles potentielles du groupe.

Fin mars, des informations de presse avaient prêté à Sanofi des visées sur la biotech américaine Flexion Therapeutics.

Le directeur général de Sanofi a en revanche redit qu'il espérait parvenir à une transaction pour la vente des activités dans les génériques en Europe dans le courant du second semestre 2018.

(Edité par Jean-Michel Bélot)

par Matthieu Protard et Matthias Blamont