Le conglomérat industriel américain a enregistré pour ses activités industrielles un flux de trésorerie négatif de 1,6 milliard de dollars (1,49 milliard d'euros) sur les trois premiers mois de l'année alors qu'il prévoyait un "cash flow" négatif de seulement 600 millions de dollars.

Le groupe de Boston, dont l'activité va de la construction de centrales nucléaires au matériel médical, en passant par le ferroviaire et l'aéronautique, explique ce résultat par une hausse de 1,3 milliard de dollars de ses besoins en fonds de roulement et par le calendrier de ses facturations aux clients.

Le cash flow, considéré comme un indicateur de la performance d'exploitation de l'entreprise, est particulièrement surveillé par les investisseurs.

GE conserve toutefois l'espoir d'atteindre son objectif d'une génération de trésorerie de 12 milliards à 14 milliards de dollars sur l'ensemble de l'année.

"Nous sommes de nouveau déçus par la faiblesse de la génération de trésorerie", écrit dans une note Nigel Coe, analyste de Morgan Stanley.

L'action GE cède 2,07% à 29,645 dollars à 16h25 GMT à Wall Street, plus forte baisse de l'indice Dow Jones (-0,06%) et principal contributeur au recul de 0,22% de l'indice Standard & Poor's-500.

Le titre GE a surperformé son secteur ces dernières semaines et cela pourrait le rendre "moins attractif dans le contexte actuel d'aversion au risque", commente Deane Dray, analyste de RBC Capital markets.

"ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE FAVORABLE"

Steve Tusa, analyste chez JP Morgan, dont la recommandation sur le titre est à "sous-pondération", indique dans une note que les résultats montrent de toute évidence un "décalage significatif" entre le bénéfice et la génération de trésorerie.

La décision de GE de ramener son objectif de livraisons d'environ 500 moteurs LEAP cette année à une fourchette comprise entre 400 et 500 suscite également des inquiétudes.

Rob Stallard, analyste de Vertical Research Partners, souligne la nouvelle prudence affichée par le groupe sur cet objectif.

Le directeur général de GE, Jeff Immelt, a cependant relevé que les commandes du groupe avaient augmenté de 10% sur le trimestre à 25,7 milliards de dollars et il a jugé l'environnement économique mondial favorable.

"Nous constatons une accélération de la croissance mondiale et un regain d'amélioration aux Etats-Unis", a-t-il dit au cours d'une conférence téléphonique, ajoutant que la Chine, l'Asie du Sud-Est, l'Amérique latine et l'Afrique "ont tous affiché de meilleures performances cette année que l'an dernier".

Le chiffre d'affaires de GE a battu le consensus au premier trimestre malgré un repli de 1% à 27,66 milliards de dollars, lié à une baisse des ventes du pôle pétrole et gaz et du segment éclairage. Les analystes attendaient en moyenne 26,26 milliards de dollars, selon Thomson Reuters I/B/E/S.

Le bénéfice ajusté par action est resté inchangé à 0,21 dollar mais là aussi il dépasse la prévision moyenne des analystes qui était de 0,17 dollar, toujours selon Thomson Reuters I/B/E/S.

Le chiffre d'affaires à périmètre constant a augmenté de 7% sur le trimestre, une performance jugée solide par des analystes. Le bénéfice part du groupe tiré des opérations poursuivies a également progressé à 858 millions de dollars contre 248 millions de dollars un an plus tôt.

(Rachit Vats à Bangalore; Catherine Mallebay-Vacqueur et Claude Chendjou pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat et Bertrand Boucey)

par Alwyn Scott