Le constructeur automobile américain a ajouté qu'il prendrait dans un délai de quelques semaines une décision concernant le reste de ses opérations en Corée du Sud, où des discussions ont été engagées avec les pouvoirs publics et les syndicats sur les moyens de réduire les coûts et de rentabiliser son activité, baptisée GM Korea.

"Le temps presse et tout le monde doit agir avec un sentiment d'urgence", a déclaré Dan Ammann, président de GM, à Reuters.

Cette initiative illustre le choix stratégique effectué par le constructeur américain, qui, au contraire de nombre de ses concurrents, a décidé de mettre l'accent sur l'innovation et la rentabilité plutôt que sur les volumes de ventes. Depuis 2015, GM s'est ainsi séparé de ses activités non rentables en Europe, qu'il a vendues l'an dernier à PSA, en Australie, en Afrique du Sud et en Russie.

GM va inscrire dans ses comptes une charge de 850 millions de dollars pour refléter ses coûts de restructuration en Corée du Sud. L'essentiel de ces dépréciations sera comptabilisé avant la fin du deuxième trimestre.

La Corée du Sud a été pendant des années une plate-forme d'exportation à bas coût pour GM, qui y a réalisé jusqu'à près de 20% de sa production totale. La hausse du coût du travail, la baisse de la demande pour les berlines, qui constituent l'essentiel de la production de GM dans ce pays, et les investissements massifs en Chine voisine ont toutefois pénalisé la rentabilité de cette activité sud-coréenne.

GM DIT PERDRE DE L'ARGENT EN ASIE, EN DEHORS DE LA CHINE

La première étape de cette restructuration en Corée du Sud va passer par la fermeture de l'usine de Gunsan, qui emploie 2.000 des 16.000 salariés de GM dans le pays.

Cette usine a fonctionné à environ 20% de ses capacités en 2017, affirme General Motors. Les autres sites du groupe en Corée du Sud ont produit 485.403 véhicules l'an dernier.

Plus de la moitié de la production de GM en Corée du Sud est exportée.

Dans un communiqué, le gouvernement sud-coréen a dit regretter la décision "unilatérale" de GM alors que la banque publique de développement de Corée du Sud a une participation de 17% dans GM Korea.

La fermeture de cette usine en Corée du Sud s'inscrit dans le cadre plus large d'une réorganisation des activités en Asie.

Chine exclue, GM affirme que ses activités dans cette région ont perdu de l'argent en 2016. La perte nette cumulée en Corée du Sud a atteint 1.900 milliards de wons (1,42 milliard d'euros) de 2014 à 2016.

Ces dernières années, le constructeur américain a cessé de construire des voitures en Australie et en Indonésie et il a restructuré en profondeur ses opérations en Thaïlande. Il a aussi relâché ses efforts pour percer en Inde, où il a entrepris de transformer ses usines d'assemblage en plates-formes d'exportation.

La décision de General Motors d'abandonner ses marchés non rentables a accentué les problèmes en Corée du Sud, où il assemblait autrefois la plupart des modèles de la marque Chevrolet vendus en Europe.

(Avec Joyce Lee à Séoul; Bertrand Boucey pour le service français)

par Joseph White et Ju-min Park

Valeurs citées dans l'article : Peugeot, General Motors Corporation