Washington (awp/afp) - L'avocat d'affaires new-yorkais Jay Clayton, désigné par le président Donald Trump pour être à la tête du gendarme boursier SEC, s'est défendu jeudi devant une commission du Sénat du fait que sa carrière à Wall Street puisse interférer avec ses futurs devoirs.

Au cours d'une audition au Sénat à l'issue de laquelle il devrait être confirmé à la direction de la SEC, Walter Jay Clayton, qui a compté parmi ses clients les banques Goldman Sachs, Barclays et Deutsche Bank, a aussi promis "zéro tolérance" envers toute malversation financière sur les marchés américains.

"J'ai une tolérance zéro pour les mauvais éléments. Je le dis non seulement ici mais je le dirai au personnel de la SEC", a-t-il affirmé. "Je vous promets, ainsi qu'au peuple américain, de ne montrer aucun favoritisme envers personne", a-t-il ajouté.

Alors que l'administration Trump a entamé une dérèglementation financière, en ordonnant notamment le réexamen de la loi Dodd-Frank, M. Clayton a affirmé qu'il n'avait "pas de plan précis" pour attaquer Dodd-Frank. Mais il a indiqué qu'il soutenait un examen des règles existantes afin d'évaluer leur efficacité.

La SEC a fait l'objet de critiques pour sa lenteur à appliquer les réformes à Wall Street voulue par la loi Dodd-Frank.

M. Clayton a par ailleurs affirmé qu'il chercherait à offrir de nouveau moyen de favoriser la formation de capital afin d'encourager l'investissement.

L'élue démocrate Elizabeth Warren a relevé le fait que la longue liste de clients de la firme d'avocats Sullivan and Cromwell, dont M. Clayton est un partenaire, va devoir exiger du nouveau patron de la SEC qu'il se récuse fréquemment des affaires traitées par le gendarme de la bourse.

Elle a cité le cas de la précédente responsable de la SEC, Mary Jo White, qui avait du se récuser pas moins de 48 fois au cours de son mandat en raison de conflits d'intérêt.

Mais avec M. Clayton, ces conflits d'intérêts potentiels risquent d'être encore plus nombreux, a-t-elle suggéré.

"Toute compagnie un peu raisonnable stratégiquement qui voudrait éviter une mesure coercitive devra simplement engager le cabinet Sullivan and Cromwell et vous ne serez pas en mesure de voter pour cette mesure", a-t-elle lancé.

"Si le président Trump voulait s'assurer que la SEC ait des difficultés à s'en prendre à ses amis de Wall Street, vous seriez le parfait candidat" à la présidence de la SEC, a ironisé la sénatrice, qui représente l'aile gauche du parti démocrate.

afp/rp