Grosse opération signée par IFF qui, en rachetant Frutarom pour 7,1 milliards de dollars (5,95 milliards d’euros), s’assure la place de numéro un mondial du secteur des arômes et des parfums. Cette acquisition prévoit une contrepartie en actions et en espèces pour les actionnaires de Frutarom : ils recevront 71,19 USD en cash et 0,249 actions IFF pour chacun des titres qu’ils possèdent, soit environ 106,25 dollars par action Frutarom.

Les deux groupes sont confiants quant à la suite des évènements, puisque leur chiffre d’affaires 2018 devrait s’établir à 5,3 milliards de dollars, soit 500 millions de plus que leur éternel concurrent Givaudan. IFF prévoit de dégager 145 millions de dollars d'économies de coûts d’ici 3 ans. L'acquisition devrait aboutir à une progression à deux chiffres du bénéfice net par action, mais seulement à compter de 2020.

Un secteur de plus en plus concentré

Ces dernières semaines, le secteur des arômes et des parfums a été plutôt bousculé, notamment avec l’annonce fin avril du rachat de Naturex par Givaudan, leader actuel du marché. L'opération menée sur le spécialiste français des extraits et ingrédients naturels est un symbole de l’intérêt croissant porté aux produits 100% naturels, qui ont une forte valeur ajoutée. Le secteur a tendance à se concentrer autour de grands groupes de renommée mondiale, en l'occurrence Givaudan et IFF. 
 

Naturex et Robertet ont largement bénéficié de l'annonce de rachat par Givaudan : les petits surperforment les géants

Dans le grand meccano sectoriel en cours, le petit frenchy Robertet fait figure d’exception. L’entreprise familiale basée à Grasse s’impose comme le leader sur la niche du naturel. D'ailleurs, tous les signaux sont au vert pour le bureau d’analystes Midcap Partners Louis Capital Markets, qui conseille ce matin à ses clients d'acheter, avec un objectif de cours inchangé à 605 EUR. "Le pricing power des acteurs des F&F était déjà fort et devrait se renforcer", explique Babichanth Kulasingham, l'analyste en charge du dossier chez MPLCM, qui rappelle que si les les arômes et parfums représentent au final une faible part des coûts d'un produit, ils restent capitaux pour son attractivité.