L'opération, qui sera examinée mardi par la conseil d'administration d'Intesa, sera l'occasion pour la banque d'avancer vers son objectif, présenté en février, de réduction de moitié de ses prêts non performants.

Intrum, qui veut avec cette transaction se renforcer sur le principal marché européen des créances douteuses, propose d'acquérir 51% de Capital Light Bank, la filiale de recouvrement créée en 2014 par Intesa SanPaolo, et 51% d'un portefeuille de créances douteuses d'une valeur comptable brute de 10,8 milliards d'euros, qui sera déconsolidé d'Intesa.

Dans un communiqué, Intesa précise que la valorisation retenue serait de 500 millions d'euros pour la filiale de recouvrement et 3,1 milliards d'euros pour les créances douteuses, soit une valorisation totale de 3,6 milliards d'euros sur laquelle elle réaliserait un produit net d'environ 400 millions d'euros.

Intrum propose un versement initial de 156 millions d'euros d'ici la fin avril, le solde étant payé à la finalisation de l'accord, attendue d'ici la fin de l'année.

Intesa et Intrum avaient dit en janvier être en négociations en vue de cette opération.

Le groupe suédois, qui avait déjà la société de recouvrement de créances italienne CAF en décembre, pourrait ainsi être aux commandes d'une nouvelle entité en Italie qui aurait quelque 40 milliards d'euros de créances douteuses sous gestion.

Les banques italiennes détiennent encore ensemble quelque 285 milliards d'euros de prêts non performants en raison de la récession sévère de laquelle la troisième économie de la zone est sortie en 2015.

Intrum Justitia a acquis l'an dernier son concurrent norvégien Lindorff pour créer un groupe de 8.000 personnes présent dans 23 pays européens et spécialisé dans le recouvrement de créances.

(Valentina Za et Gianluca Semeraro à Milan, avec le bureau de Stockholm, Véronique Tison pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Intesa Sanpaolo, Intrum Justitia AB