Kering cède 0,71% à 379,20 euros, pénalisé par la confirmation d'une enquête en Italie pour une éventuelle évasion fiscale chez Gucci, sa filiale la plus rentable. Les soupçons concernent également d'autres marques du numéro deux mondial du groupe du luxe : Bottega Veneta, Stella McCarntey, Alexander Mc Queen, Yves Saint Laurent et Balenciaga. Selon Mediapart, la société contrôlée par la famille de François Pinault "a économisé environ 2 milliards d'euros d'impôts depuis 2009, dont 1,4 milliard pour Gucci et 180 millions pour Saint Laurent".

"Si l'on remonte jusqu'en 2002, le chiffre atteint les 2,5 milliards", a précisé le site d'information dans une enquête réalisée en collaboration avec le réseau européen de médias d'investigation (ECI). Pour l'essentiel, cette fraude se serait réalisée au préjudice de l'Italie, mais aussi de la France et du Royaume-Uni.

Selon ECI, les juges s'intéresseraient au fonctionnement de Luxury Goods International (LGI), la plateforme logistique de Kering située en Suisse, à Cadempino dans le Tessin. Le groupe français a perpétué, après le rachat de la marque italienne Gucci en 1999, un accord fiscal qui, en accord avec le canton helvétique, limite à 8% son taux d'imposition sur les sociétés.

Or LGI "encaisse aussi les ventes en gros aux magasins et l'écrasante majorité des recettes, donc des profits", précise Mediapart.

Dans un courriel transmis à Reuters vendredi, Kering fait savoir que "le groupe s'acquitte en Suisse des impôts dus, en conformité avec la loi et le statut fiscal de la société".

"Ce modèle d'exploitation est connu des autorités fiscales françaises et des autres autorités fiscales compétentes", ajoute-t-il.

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a confirmé dimanche l'enquête en cours en Italie, tout en précisant qu'aucune enquête n'était ouverte en France.