Soupçons de fraude fiscale en Italie mis à part, Gucci a connu une année 2017 éclatante. L'envolée des ventes de la marque italienne (+44,6% à changes constants) a permis à sa maison-mère, Kering, d'afficher un bond de 119,5% à 1,79 milliard d'euros de son bénéfice net. Le résultat opérationnel courant a grimpé de 56,3% pour atteindre 2,95 milliards d'euros, dégageant une marge de 19% (+3,8 points). Le chiffre d'affaires a progressé à 15,47 milliards d'euros, en croissance organique de 27,2%.

"Kering a réalisé une année phénoménale", s'est enthousiasmé son PDG, François-Henri Pinault. Ce dernier entend en faire profiter ses actionnaires en relevant de 30% le dividende à 6 euros par action.

En Bourse, Kering cède toutefois 1,11% à 375,80 euros, pénalisé en premier lieu par des prises de bénéfices. Le titre a bondi l'an dernier de 84% avant d'atteindre un record de 417,40 euros le mois dernier.

L'action est également affectée par les craintes liées à la capacité de Gucci à reproduire son exploit en 2018. En 2017, la marque florentine, qui génère plus de 70% du résultat opérationnel courant de Kering, a dépassé pour la première fois le seuil des 6 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Son résultat opérationnel courant a bondi de 69%, faisant ressortir une marge record de 34,2%, en progression de 550 points de base.

Gucci, au creux de la vague il y a quelques années à peine, doit son brillant retour au succès des collections d'Alessandro Michele.

Au-delà, Gucci et les autres marques de Kering (Saint-Laurent, Balenciaga,...) bénéficient du rebond de la demande chinoise et de leur présence sur Internet où les ventes ont bondi l'an dernier (+80% pour Gucci).

Dans une note publiée ce matin, Kepler Cheuvreux a confirmé sa recommandation d'Achat et son objectif de cours de 460 euros sur Kering. Le broker a salué la publication de résultats 2017 supérieurs aux attentes avec l'année record de Gucci (75% de la valeur du groupe hors Puma). Maintenant que Puma est déconsolidé, le groupe devrait être considéré comme un pur acteur du luxe et, à ce titre, valorisé comme tel. Or, il accuse encore une décote de 12% par rapport au secteur, constate le bureau d'études.