Paris (awp/afp) - Porté par le succès florissant de sa marque-phare Gucci, le groupe Kering a signé un nouveau cru record en 2017 et se montre confiant pour 2018, qui marquera son recentrage sur ses activités Luxe avec le désengagement de Puma.

"Kering a réalisé une année phénoménale", a résumé son PDG François-Henri Pinault mardi lors de la publication des résultats annuels, soulignant que le groupe avait, "en un an, créé plus de trois milliards d'euros de chiffre d'affaires supplémentaire".

Les ventes annuelles du groupe français ont ainsi atteint 15,47 milliards d'euros, contre 12,37 milliards un an plus tôt. Son bénéfice net a plus que doublé, de 813 millions à 1,78 milliard.

Quant au résultat opérationnel courant, il a bondi de 56% à 2,9 milliards, générant une marge opérationnelle de 19%.

A la Bourse de Paris, le titre Kering perdait néanmoins 1,29% à 375,10 euros vers 11H20 (10H20 GMT), dans un marché en baisse de 0,24%.

Parmi la vingtaine de marques que regroupe Kering, c'est son fleuron Gucci qui l'a tiré vers le haut, en apportant plus du tiers du chiffre d'affaires global, mais surtout plus de 70% du bénéfice opérationnel courant.

Gucci et sa "performance spectaculaire", selon les termes de M. Pinault, signe une croissance organique de 44,6% sur l'exercice, alors que la marque avait connu une année 2015 chaotique avant de se redresser en 2016 grâce au style audacieux des collections d'Alessandro Michele.

Ce succès permet à la division Luxe de "franchir pour la première fois les 10 milliards d'euros de ventes. Sa marge opérationnelle atteint 27% notamment grâce à Gucci, dont la profitabilité a atteint un niveau historique de 34,2%", a précisé le directeur financier Jean-Marc Duplaix.

Yves Saint Laurent, deuxième marque du groupe, signe "encore une fois une année exceptionnelle avec une croissance supérieure à 20% pour la septième année consécutive", a souligné M. Duplaix. Bottega Veneta - qui avait fini 2016 sur des ventes en repli de 9,4% - poursuit son repositionnement et progresse de 2,4%.

Quant aux rumeurs sur la fin du partenariat avec la marque Stella McCartney, M. Pinault a évoqué des "discussions, comme chaque année et comme dans toutes les co-entreprises du monde, sur les orientations" mais souligné que "s'il y avait une décision dans un sens ou dans un autre, le marché serait informé, mais ce n'est pas le cas aujourd'hui".

- Kering conserve 15,7% de Puma -

Du côté des activités Sport et Lifestyle, le mastodonte Puma franchit pour la première fois le cap des 4 milliards d'euros de ventes. Kering, qui détient 86,3% de l'équipementier sportif, avait annoncé en janvier son intention de distribuer 70% de ses titres à ses actionnaires dans le but de se recentrer sur ses activités Luxe.

Mardi, le groupe a annoncé que cette distribution se ferait selon "un ratio d'une action Puma pour 12 actions Kering détenues", sous réserve de l'aval de l'assemblée générale des actionnaires le 26 avril.

A l'issue de l'opération, Kering conservera 15,70% du capital de Puma, tandis qu'Artemis - holding de la famille Pinault - en détiendra environ 29%, le capital flottant s'établissant autour de 55%.

Kering et Artémis se sont engagés à "conserver leur participation dans Puma pendant, respectivement, six et douze mois", selon un communiqué.

"Artemis entend demeurer actionnaire stratégique" de Puma sur le long terme, a précisé Jean-François Palus, directeur général délégué de Kering, lors de la conférence sur les résultats annuels, sans donner de précision sur l'engagement de Kering au-delà des six mois annoncés.

"En 2018, l'intégralité de notre chiffre d'affaires sera réalisé dans luxe", a-t-il cependant déclaré, rappelant qu'"il y a dix ans, PPR (Pinault Printemps Redoute, ancêtre de Kering) réalisait 17% de son chiffre d'affaires dans le luxe. En 2017, le luxe représente plus de 70% du chiffre d'affaires".

Le groupe, qui ne donne pas de perspective chiffrée pour 2018, vise "l'amélioration à nouveau de sa performance opérationnelle" et son directeur financier a également indiqué être "confiant tout en demeurant vigilant".

afp/rp