À Paris, le CAC 40 perd 0,4% à 5.335,60 points vers 11h45 GMT et à Francfort, le Dax cède 0,28%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en baisse de 0,4%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,24% et le Stoxx 600 de 0,4%.

A Londres, le FTSE 100 est pratiquement inchangé, soutenu par la faiblesse de la livre sterling, même si celle-ci a légèrement réduit ses pertes après le feu vert officiel du Conseil européen à l'ouverture de la deuxième phase des négociations sur le Brexit.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse d'environ 0,2%. Jeudi, le Standard & Poor's 500 a cédé 0,4%, plombé par les doutes sur les obstacles qui restent à franchir avant l'adoption définitive de la réforme fiscale.

Deux sénateurs républicains (Marco Rubio et Mike Lee) ont en effet posé comme condition à leur vote des modifications supplémentaires au projet conjoint du Sénat et de la Chambre des représentants.

Dans le sillage de Wall Street, la plupart des marchés asiatiques ont fini la journée dans le rouge et l'Europe leur a emboîté le pas.

Deux facteurs plus spécifiquement européens pèsent en outre sur la tendance: la baisse des valeurs de la distribution après l'annonce par le géant suédois Hennes & Mauritz (H&M) d'une baisse inattendue de ses ventes sur le trimestre septembre-novembre et le recul des bancaires au lendemain de la réunion de la Banque centrale européenne (BCE), dont le ton a conforté le scénario d'un resserrement très graduel de la politique monétaire.

DISTRIBUTION ET BANCAIRES EN NET RECUL

L'action H&M chute de 14,08% et s'achemine vers sa pire séance depuis 2001. Dans son sillage, Inditex, maison mère de Zara, cède 2,18% et Zalando 1,5%. Quant à l'indice Stoxx européen de la distribution, il accuse une baisse de 1,99%.

Du côté du luxe, Salvatore Ferragamo cède 6,56% après avoir annoncé jeudi soir ne plus être en mesure de confirmer ses objectifs de résultats à moyen terme.

Le Stoxx des valeurs bancaires abandonne 0,8% et parmi les reculs les plus marqués, Société générale recule de 1,94% et Intesa Sanpaolo de 1,57%.

L'indice des banques italiennes (-1,39%) est au plus bas depuis fin juin, pénalisé à la fois par les craintes liées aux créances douteuses et aux incertitudes politiques avant les élections législatives qui pourraient avoir lieu début mars.

Parmi les hausses notables côté actions, LafargeHolcim gagne 2,37% après l'annonce d'une réorganisation de ses instances dirigeantes, dans laquelle certains analystes voient une étape de la simplification de l'organisation du cimentier, avec des économies à la clé.

Le secteur des télécoms, lui, est animé par les fusions-acquisitions: le suédois Tele2 prend 1,74% après l'annonce du rapprochement de ses activités aux Pays-Bas avec celles de l'allemand Deutsche Telekom, qui perd 0,56%. Le numéro un du marché néerlandais, KPN s'adjuge quant à lui 1,42%.

L'EURO REMONTE VERS 1,18 DOLLAR

Les déclarations de la BCE et de son président, Mario Draghi, qui font baisser les banques pèsent sur les rendements des emprunts d'Etat de la zone euro: le dix ans allemand est revenu tout près de 0,3% contre près de 0,34% jeudi matin.

"La BCE a nettement relevé ses prévisions de croissance, comme la Fed, mais ses dirigeants restent très prudents sur les perspectives de remontée de l'inflation", note JPMorgan Cazenove.

Autre fait notable sur le marché des emprunts d'Etat: les rendements portugais, au plus bas depuis début 2015, sont repassés sous les italiens pour la première fois depuis près de huit ans. Fitch Ratings pourrait relever en fin de journée sa note de crédit sur le Portugal en catégorie "investment grade", ce qui permettrait aux titres émis par Lisbonne de réintégrer les grands indices obligataires.

Sur le marché des devises, les doutes sur la réforme fiscale américaine font reculer le dollar face au yen comme face à l'euro, qui a en profite pour revenir sur le seuil de 1,18.

Le bitcoin a inscrit un nouveau plus haut sur la plate-forme Bitstamp à plus de 17.750 dollars. Il s'achemine vers un gain de plus de 20% sur la semaine, la cinquième consécutive de hausse.

Quant au marché pétrolier, il reste soutenu par la fermeture de l'oléoduc Forties, dont l'exploitant, Ineos, a déclaré une situation de force majeure. Si l'impact en volume est limité, il est plus important sur le cours car Forties sert de référence au calcul du prix de référence du Brent. Celui-ci prend 0,3% à plus de 63,50 dollars.

(Edité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand