Rome (AFP) --Le Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) et la Ligue (extrême droite), qui s'emploient à finaliser leur programme commun de gouvernement pour l'Italie, envisagent de reconsidérer la vente d'Alitalia, dont le processus est en cours, et le projet de ligne à grande vitesse Lyon-Turin.

Dans une ébauche de leur "contrat de gouvernement", diffusée jeudi par la presse, les deux formations se disent "convaincues qu'Alitalia ne doit pas être seulement sauvée" mais aussi relancée dans le cadre d'un "plan stratégique national des transports".

Selon les deux formations, un tel plan "ne peut faire abstraction" d'une compagnie aérienne nationale "compétitive".

Alitalia, qui emploie quelque 11.000 salariés, a accumulé les pertes ces dernières années face à la concurrence des compagnies à bas prix.

Elle a été placée sous tutelle en mai 2017, après le rejet par les salariés d'un plan de restructuration prévoyant 1.700 suppressions d'emplois.

Désormais dirigée par trois commissaires nommés par le gouvernement, elle fait l'objet de trois manifestations d'intérêt pour son achat, dont une de l'Allemande Lufthansa et une autre de la compagnie britannique EasyJet.

Initialement fixée au 30 avril, la date-butoir pour la cession d'Alitalia a été repoussée à fin octobre par Rome, les récentes élections italiennes et l'incertitude politique actuelle ayant retardé un éventuel accord.

Concernant la ligne ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin, Ligue et M5S affirment s'engager, dans le même document, à en "suspendre les travaux d'exécution" et à "rediscuter intégralement le projet".

"Il me semble que sur la ligne à grande vitesse Lyon-Turin une réflexion soit en cours également de l'autre côté des Alpes (en France)", a déclaré jeudi le chef de file de la Ligue, Matteo Salvini.

"Nous ne créons pas un gouvernement pour démonter ou pour endommager (...). S'il y a des considérations en cours en France, il me semble nécessaire que nous fassions de même", a-t-il ajouté.

Le président français Emmanuel Macron a assuré fin septembre que son pays et l'Italie restaient "pleinement engagés" dans la réalisation de la ligne Lyon-Turin prévue pour 2030 (coût total prévu de 18,3 milliards d'euros).

Censé à la fois accélérer les liaisons passagers et à transférer le transport de fret de la route vers le rail, le projet est contesté depuis de longues années, notamment par les associations de défense de l'environnement.

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