* La croissance organique atteint encore 12% au T2

* Le résultat opérationnel semestriel grimpe de 23% au S1

* La marge opérationnelle limite sa progression à 1,0 point

* Le groupe avertit que le second semestre sera plus difficile (Actualisé avec conférence téléphonique, détails)

par Pascale Denis

PARIS, 26 juillet (Reuters) - LVMH a publié mercredi des résultats semestriels en forte hausse, portés par le bond en avant de Louis Vuitton et les brillantes performances de son cognac Hennessy, mais s'est montré prudent pour la deuxième partie de l'année.

Dans un marché du luxe devenu porteur en Europe avec la reprise des flux touristiques et en Asie avec le rebond de la consommation chinoise, les ventes du numéro un mondial du secteur ont progressé de 15% au premier semestre à 19,7 milliards d'euros et de 12% à taux de changes constants.

Grâce aux performances de Louis Vuitton - premier centre de profit du groupe dont les ventes ont grimpé d'environ 14% - et à celle des vins et spiritueux dont la hausse a atteint 10%, le résultat opérationnel a bondi de 23% à 3,64 milliards d'euros.

La rentabilité a toutefois limité sa progression à un point (à 18,5%), sous l'effet d'importants investissements de marketing dans les parfums et de l'impact de la concession non rentable de DFS à l'aéroport de Hong Kong.

Le second semestre s'annonce cependant plus délicat pour le groupe qui sera confronté à des comparatifs beaucoup plus difficiles, le rebond du marché du luxe ayant commencé au deuxième semestre 2016.

"Dans un environnement qui demeure incertain, nous abordons la seconde partie de l’année avec prudence", souligne le PDG de LVMH Bernard Arnault, dans un communiqué.

LE MOTEUR VUITTON

Après un bond en avant de 16% en volume pour Hennessy au premier semestre surtout porté par le marché américain, la dynamique du cognac pourrait tomber à moins de 5% en deuxième partie d'année, a averti le directeur financier Jean-Jacques Guiony lors d'une conférence téléphonique, évoquant des contraintes pesant sur les approvisionnements en eaux-de-vie.

Il a également souligné que la forte hausse de l'euro face au dollar pourrait avoir un impact négatif sur la rentabilité.

Louis Vuitton a conservé une croissance proche des 13% de la mode-maroquinerie au deuxième trimestre, une performance d'autant plus remarquable que la griffe a stabilisé son réseau de magasins et que ses ventes dépassent aujourd'hui les 8,0 milliards d'euros, selon les analystes.

Le malletier profite à plein d'un contexte devenu plus favorable grâce à la reprise des flux touristiques en Europe et au rebond de la demande chinoise depuis le second semestre 2016, porté par un regain de confiance des consommateurs, de moindres écarts de prix avec l'Europe et des taxes visant à lutter contre le marché parallèle des daigus, ces acheteurs qui revendent moins cher d'authentiques produits achetés en Europe.

Il récolte aussi les fruits d'une stratégie payante qui a consisté, dans un marché tiré par les consommateurs issus des classes moyennes émergentes, à offrir une large gamme de sacs et de petite maroquinerie à des prix accessibles.

Ses nouveaux lancements, notamment en collaboration avec Supreme, la marque new-yorkaise qui habille les skateurs, a également été un succès.

LE MAQUILLAGE POURSUIT SON ENVOLÉE

Concernant les deux griffes déficitaires Marc Jacobs et Berluti, Jean-Jacques Guiony a souligné que la restructuration de la première était sur les rails malgré des ventes toujours négatives chez les distributeurs, tandis que la seconde, pénalisée par d'importants investissements liés à l'expansion de son réseau de magasins, devrait voir ses résultats "nettement s'améliorer cette année".

Les tendances sont restées également très solides avec des hausses à deux chiffres au deuxième trimestre dans les autres divisions. Les ventes de parfums et cosmétiques (Dior, Guerlain, Givenchy) ont grimpé de 13%, une hausse due aux deux tiers à l'explosion du maquillage.

Celles des montres et la joaillerie ont décollé de 14%, portées par Bulgari et les montres connectées de Tag Heuer.

La distribution sélective (+12%) est restée tirée par la marche en avant de la chaîne de parfumeries Sephora, devenue la deuxième marque du groupe par la taille avec des ventes estimées à environ sept milliards d'euros.

Le résultat net part du groupe progresse de 24% à 2,12 milliards et un acompte sur dividende de 1,60 euro sera versé le 7 décembre.

"Les résultats sont assez proches des attentes et compte tenu des performances du luxe et des perspectives du deuxième semestre, il est difficile de nouer de nouvelles positions longues sur le secteur", relève Luca Solca, analyste de BNP Paribas.

En Bourse, le titre LVMH a clôturé à 218 euros mercredi, affichant une hausse de plus de 20% depuis le début de l'année, après avoir déjà gagné 25% en 2016.

Le communiqué :

http://bit.ly/2vJKBZY (Edité par Dominique Rodriguez)